Showtime by Sylvie Ouellette

Showtime by Sylvie Ouellette

Auteur:Sylvie Ouellette [Ouellette, Sylvie]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782897111397
Éditeur: Éditions Druide
Publié: 2014-09-23T22:00:00+00:00


8

I used to hurry a lot, I used to worry a lot

I used to stay out till the break of day

Oh, that didn’t get it,

It was high time I quit it

I just couldn’t carry on that way

Oh, I did some damage, I know it’s true

Didn’t know I was so lonely, till I found you

You can go the distance

We’ll find out in the long run

The Long Run, Eagles. No 82 du palmarès Billboard 1980

Richard eut un mouvement de recul en entrant dans la grande salle. Un frisson le parcourut, ramenant à sa mémoire toutes ces fois où quelqu’un était venu lui rendre visite dans ce damné centre de détention. Comment devait-on se sentir, comme simple visiteur ? Assurément pas comme ça, c’était certain. Ils devaient être rares, ceux qui revenaient voir des détenus après avoir obtenu leur propre libération. Richard trouva le courage de passer le pas de la porte et de se rendre à la grande table du fond en pensant à celui qu’il venait voir.

Quelques minutes plus tard, Réal se pointa, accompagné d’un agent, et vint s’asseoir devant lui sans manifester aucune émotion. Richard en fut déçu. Non pas qu’il espérait que Réal l’accueillerait avec un grand sourire et les larmes aux yeux, mais il s’attendait à ce qu’il fasse montre à tout le moins d’un peu de curiosité. Le jour de la libération de Richard, ils s’étaient quittés sans un au revoir. Sans dire un mot, en fait. Les gardiens avaient emmené Réal, qui s’était docilement laissé faire, tournant le dos, sans même le regarder une dernière fois, à ce jumeau qu’il venait tout juste de découvrir, mais qui ne l’intéressait pas outre mesure.

Pour Richard, par contre, la réalité était tout autre. Depuis que Laurette lui avait dit qui il était — ou, plutôt, qui il n’était pas —, l’idée de revoir Réal était devenue une obsession. Ce type à l’allure revêche, cette espèce de déchet de la société, ce meurtrier… était désormais son unique famille. Déjà, à peine quarante-huit heures plus tard, il s’était précipité à Parthenais dès la première plage d’heures de visite.

Ni l’un ni l’autre ne parla pendant ce qui parut une éternité. Comme la toute première fois, ils se regardèrent intensément. Richard se revit aux premiers jours de son incarcération : Réal n’était pas le genre à se soucier de son apparence, de toute évidence. Surtout pas pour un visiteur inattendu. Ses cheveux graisseux ne semblaient pas avoir été lavés depuis qu’ils s’étaient rencontrés, trois jours plus tôt. Il ne s’était pas rasé non plus… Mais était-ce vraiment sa faute ? Avait-il de quoi se laver convenablement, outre les rares savonnettes des douches communes ? Richard prit note de lui apporter des articles de toilette à sa prochaine visite.

Puis, le fixant toujours avec attention, il fit un effort pour tenter de lire ce qui pouvait se passer dans l’esprit de Réal : peine perdue. Contrairement à ce que racontent parfois les romans à l’eau de rose ou les téléromans fleur bleue, les jumeaux ne peuvent pas deviner d’instinct ce que l’autre pense.



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