Sermons sur les dix commandements by d'Aquin Saint Thomas

Auteur:d'Aquin Saint Thomas
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 978-2-204-11735-7
Éditeur: Editions du Cerf
Publié: 2016-09-13T16:00:00+00:00

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SERMON POUR LA NATIVITÉ DE LA VIERGE MARIE ET L'EXALTATION DE LA CROIX

GERMINET TERRA

Ce sermon ne nous est connu que par un seul manuscrit conservé à Venise ; il y vient en premier de toute une série de sermons « presque tous certainement d'origine parisienne » et porte une attribution très claire à Thomas d'Aquin. Il présente cette particularité de traiter de deux sujets différents : le sermon du matin est bien consacré à la Nativité de Marie, alors que la collation du soir porte sur l'Exaltation de la Croix. Au témoignage du P. Bataillon (p. 275), ce cas n'est pas très fréquent, mais il n'est pas exceptionnel : « Ainsi en 1260, année où le dimanche dans l'octave de la Nativité [de Marie] tombait l'avant-veille de l'Exaltation », il a pu compter pas moins de cinq sermons qui présentaient cette même singularité.

Cette circonstance constitue par elle-même une précieuse indication pour fixer la date de cette prédication. En effet, au début de la collation, le prédicateur précise bien qu'il parle au cours de la célébration des premières Vêpres de l'Exaltation, c'est-à-dire un 13 septembre. Or nous savons par ailleurs qu'un sermon de type universitaire comme celui-ci (reconnaissable au fait qu'il comporte sermon et collation) ne pouvait être tenu qu'un dimanche ou un jour de fête. « La seule solution possible au début de septembre est le dimanche dans l'octave de la Nativité, et donc une année où Pâques tombait le 22 ou le 29 mars, le 5, le 12 ou le 19 avril. Seules peuvent convenir à saint Thomas les années 1254 (12 avril) et 1271 (5 avril). Le contexte du manuscrit de Venise n'autorise que cette dernière année et la date du 13 septembre » (Bataillon, p. 276). Sans entrer davantage dans les détails de l'argumentation de l'éditeur, soulignons qu'un élément décisif pour exclure l'année 1254 se trouve dans l'utilisation dans ce sermon de certains textes de la Catena aurea, inconnus par ailleurs, alors qu'à cette époque elle n'était pas encore composée.

Outre ce dernier indice qui est également un argument de poids pour confirmer l'authenticité thomasienne du texte, nous retrouvons aussi les tournures habituelles du style oral de Thomas : interpellations des auditeurs, au singulier ou au pluriel, dialogues avec demandes et réponses, interventions à la première personne... Il faut y ajouter les données de critique interne recueillies par B. Kochaniewicz, qui s'est attaché à relever les similarités entre ce texte et la prédication sur l'Ave Maria{455}. Si notre compte est bon, ces deux courts textes ont en commun trois citations bibliques, deux « autorités » (Augustin et Hugues de Saint-Victor), une liste de caractéristiques propres à la grâce de Marie : sa plénitude, son rejaillissement, sa parfaite sainteté, libre de tout péché, mortel ou véniel, et, par-dessus tout l'affirmation qu'elle n'a été libérée du péché originel qu'après sa conception. Enfin Germinet terra se signale à l'attention par sa forte dimension christologique, conforme à la pensée habituelle de Thomas (cf. ci-après note [23]), si cruellement absente du précédent sermon marial Lux orta est iusto.

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