Sauvage by Christopher Golden

Auteur:Christopher Golden [Golden, Christopher]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse, Fantastique
ISBN: 9782362310515
Éditeur: Castelmore
Publié: 2012-05-17T22:00:00+00:00

Il s’éveilla dans un conte de fées.

De prime abord, il ne perçut que le contact de la fourrure contre sa joue, mais en reprenant peu à peu ses esprits, il se rendit compte que, pour la première fois depuis des jours, il était au chaud. Une touffeur nettement plus agréable que celle qui avait régné au Bar de Dawson. En vérité, Jack n’avait rien ressenti de tel depuis son départ de San Francisco, l’été précédent. Allongé sur cette fourrure, il prit le temps de jouir pleinement de cette délicieuse chaleur.

En ouvrant les yeux, il vit qu’un feu crépitait face à lui dans un foyer de pierre et passa la langue sur ses lèvres craquelées. La chaleur diffusée par la cheminée lui avait asséché la peau, et chaque mouvement, chaque expression, ravivaient l’une ou l’autre douleur. Il sourit néanmoins et tira la couverture – que l’on avait posée sur lui pendant son sommeil – jusqu’au menton.

Mais, désormais totalement réveillé, il constata qu’il avait même… trop chaud. Si l’idée pouvait sembler absurde, il accueillit néanmoins avec plaisir la fraîcheur qui montait du sol lorsqu’il rejeta l’épaisse fourrure.

Jack se redressa et inspecta la pièce. Perclus de courbatures et d’élancements, il eut le sentiment d’être un vieillard, mais ses douleurs s’estompèrent quand il vit où il se trouvait. En Californie, il aurait qualifié les lieux de cabane toute simple, mais sur les terres lointaines et implacables du Yukon, celle-ci lui sembla en tout point remarquable. L’unique pièce devait mesurer environ douze mètres sur douze, et le plancher comme les rondins donnaient l’impression de bois fraîchement coupé tant les surfaces étincelaient. En outre, l’ajustement parfait de la structure trahissait l’œuvre d’un bâtisseur chevronné.

Dans l’angle opposé à l’âtre immense, il vit un poêle massif dont le conduit traversait le toit. La cabane était munie de deux portes, mais ce qui surprit le plus Jack, si loin de toute civilisation digne de ce nom, c’étaient les vastes fenêtres percées à côté de chaque issue : leurs croisillons, garnis de petits carreaux de verre soufflé, laissaient entrer un flot de lumière, et, au dehors, il aperçut l’orée de la forêt.

Des peaux épaisses, disposées au sol, faisaient office de tapis. Près de ce qu’il estima être l’entrée principale, deux chaises avaient été placées devant la fenêtre pour jouir de la meilleure exposition, et une étagère garnie de livres avait été fixée non loin de la porte. La vue de ces ouvrages, des reliures en cuir craquelé et des dorures ornant certaines tranches fit bondir son cœur.

Le fond de la cabane était consacré aux espaces à vivre. Dans un coin, près de la cheminée, le lit où se trouvait Jack était muni d’une tête de lit et d’un piétement tout simples mais élégamment sculptés, et son matelas était dissimulé sous un couvre-lit à la française, à motif floral. Face au lit, dans un angle situé près du poêle, une petite table ronde recouverte d’une nappe en dentelle blanche, flanquée de deux chaises, faisait office de salle à manger ; le buffet attenant contenait couverts, assiettes et verres.

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