SAINTE-HELENE - JOURNAL INEDIT DE 1815 A 1818 en 2 volumes (French Edition) by GOURGAUD Général Baron

Auteur:GOURGAUD, Général Baron [GOURGAUD, Général Baron]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2011-10-20T16:00:00+00:00

CHAPITRE XI

Mme Fourès en Égypte. – Napoléon la retrouve sous l’Empire. – Mme Legrand. – Le général Château. – Le prince Eugène. – Effet produit par la lettre de Montholon. – • Analyse de Britannicus. – Volney. – Le pouvoir des mots. – Les paroles des princes. – Napoléon raconte ses plus belles batailles. – Il se montre sévère pour Gustave-Adolphe. – Turenne. – Le buste du roi de Rome. – Napoléon encourage et console Gourgaud. – L’Empereur est ému des nouvelles reçues. – « Reade est un scélérat. » – Sur Mme de Staël et sur Benjamin Constant. – Si Turenne avait été à Wagram. – L’Empereur a le droit de confesser. – Dernière visite à Longwood de l’amiral et de Lady Malcolm. – Cadeau de l’Empereur. – Napoléon prédit l’avènement de la famille d’Orléans. – Sur Lucien. – Visite de Gourgaud à H. Lowe. – Vastes projets de Napoléon sur l’Afrique. – Parallèle d’Alexandre et de César. – Napoléon connaît l’existence du journal tenu par Gourgaud.

Mercredi, 21. – Le David arrive avec la malle du Cap. O’Méara et Poppleton vont en ville. Hudson Lowe écrit qu’il n’y a pas de lettres pour nous. Tristesse. On apporte quelques gazettes de décembre, l’Empereur les lit, approuve la lettre de Montholon 1 ; elle ne fera pas mal. Bertrand pense comme nous, mais qui est-ce qui peut dire du bien de cette île ?

Jeu d’échecs, lecture d’Inès de Castro. L’Empereur est préoccupé, se plaint du mal de tête et se retire à 9 heures.

Suivant les Montholon, Cipriani a rapporté de la ville le bruit qui courait qu’on allait nous transporter à Botany-Bay : je n’en dors pas.

Jeudi, 22. – Grand ennui, on reçoit une gazette du 15 janvier. Je ne vois pas l’Empereur de toute la journée, il dîne chez lui. Tout Longwood est noir, on tremble au nom de Botany-Bay. Le matin, le docteur a longuement causé avec l’Empereur.

Vendredi, 23. – Le 53e est passé en revue par le gouverneur. A 1 heure, Sa Majesté m’appelle, s’habille, sort avec moi dans le jardin ; Elle est triste, a mal à la tête, le docteur voulait la saigner, me demande si j’ai lu les gazettes ? – « Non, cela fait trop de peine, je crois voir le partage de la France. »

Nous allons chez Bertrand, sa femme n’est pas encore habillée, ce dont l’Empereur la plaisante. Nous montons au premier d’où Sa Majesté lorgne la revue.

« Vous devriez y aller, Gourgaud, cela vous distrairait. »

Bertrand nous montre un livre bien relié, c’est un reste de nos grandeurs. Sa Majesté soupire, chantonne, a peine à descendre. « Mon Gourgaud, je ne puis plus marcher. » Il s’appuie sur moi et, après une promenade au jardin, rentre avec Bertrand. Nous rencontrons le major du 66e . L’Empereur lit le Dictionnaire historique tout haut : « Tel jour, bataille de Rivoli,… tel jour,… tel jour Mont-Thabor,… c’est un singulier homme que Bertrand, il se bat partout. » Deux bâtiments passent en vue de

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