Roses trémières & chrysanthèmes by Olivia Dupuy & Inconnu(e)

Roses trémières & chrysanthèmes by Olivia Dupuy & Inconnu(e)

Auteur:Olivia Dupuy & Inconnu(e) [Dupuy, Olivia & Inconnu(e)]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Éditions Sud Ouest
Publié: 2021-03-31T22:00:00+00:00


Granger confirme la dette de 15 000 euros de Yannick,

mais rien sur les pressions exercées. Point important :

il n’était pas au courant pour l’héritage.

*

De retour à Saint-Martin-de-Ré sous une pluie battante, Hervé eut le temps d’étudier les différents morceaux du puzzle concernant le meurtre d’Émile. Ils commençaient à esquisser une vérité crue, abjecte, au mobile financier. Quelques morceaux manquaient encore : comment Yannick s’était introduit à La Marienne sans laisser de trace ? Quelles preuves apporter pour le faire condamner ? Un point tourmentait l’adjudant-chef : pourquoi une injection de cocaïne ? Yannick avait-il des connaissances ou des liens avec un réseau de trafic de drogue ? Hervé, avec l’aide de Cédric, avait définitivement écarté la possibilité que Yannick soit toxicomane. Sur ce point, aucun doute, il était clean. Alors, pourquoi de la cocaïne ? Généralement, les injections mortelles sont réalisées avec des substances médicamenteuses – ou des mélanges de médicaments –, plus faciles à se procurer.

Une fois la voiture garée devant la gendarmerie de Saint-Martin, Hervé courut jusqu’à l’entrée des bureaux. Dégoulinant, il retira sa veste et se secoua dans le couloir. Cédric, qui sortait de son bureau une pile de dossiers entre les mains, le salua.

— Ils annoncent grand beau pour la fin de journée… Alors, le casino ?

— Victor n’était pas au courant pour l’héritage. C’est dommage, parce que Yannick se vantant d’une prochaine rentrée d’argent, ça aurait appuyé notre thèse… Je suis persuadé que Yannick est coupable, mais incapable de le prouver. Ça me rend fou !

Hervé secoua la tête, projetant des gouttes d’eau tout autour de lui. Il frissonna et grommela :

— C’est pas le moment d’attraper froid. Du neuf ici ?

Cédric hocha la tête.

— Tu veux un café ?

Cédric se dirigea vers la cafetière et la mit en marche après avoir changé le filtre. L’odeur caractéristique du café se répandit bientôt dans le bureau, chaude et familière.

— Les données du portable de Yannick prouvent qu’il était à Ars le soir du meurtre.

— À Ars ou bien sur l’île ?

— À Ars. La triangulation des trois antennes relais le prouve et la précision du résultat est de 500 mètres en milieu semi-urbain. Yannick avait désactivé le GPS de son téléphone – d’après l’opérateur, c’est le cas la plupart du temps lorsque son téléphone est allumé –, mais n’avait pas éteint son téléphone. Ce qui nous a permis de le situer avec certitude.

— Parfait ! Il a passé des appels vers la date du meurtre ?

— Deux le matin même : un à un copain à Nantes, un autre à son patron actuel, le proprio d’un bar miteux en périphérie de Rochefort. J’ai vérifié : il a appelé pour poser sa journée le jour suivant, ce que le patron a accepté.

Hervé était songeur. Il vida d’un trait sa tasse de café pour se réchauffer et se servit à nouveau une grande rasade.

— Et le lendemain du meurtre, des appels ?

— Un seul, passé tard le soir depuis Rochefort, sur un autre portable également situé à Rochefort. Je n’ai pas encore le nom du destinataire.



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