reichs, kathy by deadly décisions

Auteur:deadly décisions [décisions, deadly]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

salaire. J’ai souhaité intérieurement bonne chance aux manifestants. En ce qui me concerne, cela fait sept ans que mon salaire n’a pas bougé. Que la raison en soit l’instabilité politique ici ou la stagnation économique du Canada en général, le fait est que le Québec vit ŕ l’heure des restrictions budgétaires et des réductions d’effectifs. Je suis entrée par la porte principale. Au comptoir de droite, j’ai demandé ŕ voir George Dorsey. L’agent de service, une femme, a posé son morceau de génoise sur le comptoir et levé sur moi des prunelles oů se lisait l’ennui. - Vous ętes sur la liste? - C’est le prisonnier qui m’a réclamée. Tempérance Brennan. Elle a frotté ses mains potelées l’une contre l’autre et vérifié qu’aucune miette ne collait plus ŕ ses doigts avant de se mettre ŕ taper sur son clavier. Le texte qui défilait ŕ l’écran s’est reflété dans ses lunettes. Quand il s’est immobilisé, elle m’a lancé: Le Carcajou? sur un ton soupçonneux que n’aurait pas désavoué Ralph Nader ’. J’ai répondu par un vague Mmm . N’était-ce pas ce que prétendait le Journal? - Vous avez une pičce d’identité? Elle a enfin relevé la tęte. Je lui ai remis mon laissez-passer de la Sűreté du Québec. - Pas de badge? 1. Ralph Nader: Chef de file des consommateurs, candidat malheureux ŕ la Maison-Blanche. N.d.T. - C’est tout ce que j’avais sous la main. - Vous allez devoir laisser vos affaires. Signez ici.

Elle a inscrit quelques mots dans la main courante et m’a tendu son stylo. J’ai inscrit l’heure et signé. Puis je lui ai remis mon sac ŕ bandouličre par-dessus le comptoir. - Ça va prendre un moment. Mlle Génoise-au-chocolat est allée remiser mon bien dans une consigne métallique et s’est entretenue au téléphone. Dix minutes plus tard, une clef a tourné dans une porte verte située ŕ ma gauche. Le battant s’est ouvert sur un gardien ŕ ce point squelettique que son uniforme pendait sur lui comme des habits sur un cintre. Il m’a fait signe de le rejoindre. Un second gardien a promené sur moi un détecteur de métal et m’a signifié de suivre le numéro un. Au rythme des clefs qui tressautaient ŕ sa ceinture, j’ai tourné ŕ droite et longé un couloir éclairé au néon, truffé de caméras de surveillance au mur et au plafond. Tout au bout, dans une grande cellule fermée de ce côté-ci du couloir par une cloison vitrée et de l’autre par des barreaux peints en vert, une demi-douzaine de types paressaient, les uns assis sur des bancs de bois ou allongés par terre, les autres pendus aux barreaux comme des primates en cage. Ŕ côté de cette cellule ŕ pochetrons se trouvait une porte métallique, verte elle aussi, et portant les mots Bloc cellulaire écrits en blanc sur le côté droit. Au-delŕ s’étirait un comptoir oů un surveillant était en train de ranger un paquet dans un casier surmonté des lettres XYZ. Un Xavier devait ętre attendu. Un pensionnaire qui

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