# Résilience (Ne te fais pas prendre t. 4) (French Edition) by Noémie Dargaud

Auteur:Noémie Dargaud [Dargaud , Noémie]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2024-01-30T23:00:00+00:00

Aligarth

Le contact physique n’était pas le fort du démon… pas du tout même. D’ailleurs, il n’aurait pas imaginé qu’Ouros chercherait son toucher. Parier un rein qu’il bénirait l’eau de son bain pour se purifier des miasmes de sa personne alors qu’il lui avait tenu les mains un peu plus tôt… ça, il l’aurait fait.

Pourtant le torse du céleste s’appuyait contre son épaule. Sa chaleur semblait traverser les tissus qui les séparaient pour s’enrouler autour de son âme. Cela ne lui faisait pas mal. Au contraire, c’était… agréable.

Une fois avoir constaté que leurs corps se touchaient, Ali releva la tête pour contempler le visage sévère du guerrier. Il était si grand qu’il le surplombait de toute sa hauteur. Il s’était même incliné pour combler la distance entre eux. Ce rapprochement était trop intime pour lui. Il avait l’impression que le mâle pouvait le briser rien qu’en refermant sa poigne autour de son être. Cela l’intimida, et il dut affronter son instinct pour ne pas reculer.

Contrairement à ce qu’il pensait, Ouros ne paraissait pas fâché par sa pique.

Foutu céleste !

Sa poitrine le torturait. Pourquoi son rythme cardiaque pulsait-il si fort ? Par Satan, il devait se calmer avant que l’ange n’entende son cœur jouer du tambour contre ses côtes.

– Je l’ai mérité. Pardon.

Il était mort. C’était certain. Il était mort. Ouros ne se serait jamais excusé devant un être tel que lui.

– J’ai conscience que tu l’as dit pour me faire mal. C’est de bonne guerre. Mais sache que j’ai acquis mon titre au prix de nombreux efforts. J’ai travaillé plus dur, plus longtemps et plus vaillamment. Gabriel est peut-être mon père, mais il a été plus rude avec moi qu’avec les autres.

Les lèvres d’Ali s’entrouvrirent, mais aucun son n’en sortit. Que pouvait-il dire de toute façon ?

– Ma curiosité était mal placée et t’a blessé. Je suis désolé. Je devrais te remercier pour ce matin.

– Elle ne m’a pas meurtri, se rembrunit-il. Je me moque de ton opinion.

Il baissa la tête, mais sa tasse était maintenant en possession du céleste, alors il se contenta de tapoter de ses doigts la surface du plan de travail.

Pour avoir l’air con…

– Pour un démon, tu mens mal.

– Je n’ai pas à le faire d’ordinaire.

– Vraiment ?

– Personne n’écoute une Ombre, pas même les créatures de la nuit. Nous tuons ou nous sommes tués. C’est tout. Pas besoin de fabuler quand ta vie est chaque minute en danger.

Pourquoi lui disait-il tout ceci ? C’était contre-productif. Était-ce dû au contact physique ? Il devait se reculer. Prendre le large. Parler ne lui ressemblait pas.

– Rends-moi ma tasse.

Ouros la porta à ses lèvres et en but une gorgée. Ali allait de surprise en surprise. C’était la première fois qu’il ne savait comment agir. Une sueur froide coula le long de son échine.

Il me déstabilise.

Il se crispa, mortifié.

– C’est… vraiment bon.

Une pointe de chantilly tachait le bout de son nez. Aligarth ne pouvait plus rien regarder d’autre. Il luttait pour ne pas rire.

– Tu as… sur le…

Ouros s’essuya du dos de sa main.

– Merci pour la boisson, déclara le céleste en se reculant enfin.

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