Quatre-vingts jours autour du monde by Matthew Goodman

Quatre-vingts jours autour du monde by Matthew Goodman

Auteur:Matthew Goodman [Goodman, Matthew]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Récits de voyages
Publié: 2014-10-14T22:00:00+00:00


18 décembre 1889

Hong Kong

Elizabeth Bisland devait quitter Hong Kong le 21 décembre sur un paquebot de la Norddeutscher Lloyd, le Prussian, un cinq-mâts à une hélice, célèbre pour détenir le record du meilleur temps réalisé entre Hong Kong et Ceylan. Le Prussian transporterait Elizabeth Bisland jusqu’à Gênes, en Italie, où il était attendu le 23 janvier. Une date trop tardive pour permettre à Elizabeth d’atteindre New York le 28 janvier, soixante-quinze jours après son départ ; mais le gouvernement allemand offrait des primes aux compagnies de navigation dont les bateaux arrivaient à destination plus tôt que prévu ; comme l’écrivait le San Francisco Examiner, « ils avaient, de récente date, pris la plaisante habitude d’arriver à Gênes avec sept ou huit jours d’avance sur l’horaire, ce qui conviendrait parfaitement à miss Bisland ». Pour plus de sûreté, le Cosmopolitan envoya un câble aux propriétaires de la Lloyd Norddeutscher, offrant une récompense substantielle (dont le montant précis n’a jamais été révélé) si le Prussian battait son meilleur temps sur ce trajet. Avec de tels arguments, il est très probable que le Prussian serait arrivé à Gênes au plus tard le 17 janvier, ce qui aurait permis à Elizabeth Bisland de prendre un train pour Le Havre que le paquebot rapide La Champagne devait quitter le 18 janvier. Une traversée normale de l’Atlantique aurait alors fait débarquer Elizabeth Bisland à New York le 26 janvier, ce qui, en fonction de l’heure exacte d’arrivée, lui aurait permis de boucler son voyage autour du monde en moins de soixante-treize jours.

Mais une mauvaise surprise attendait Elizabeth : le Prussian avait brisé son hélice en entrant dans le port de Hong Kong.

La perte d’une hélice – dont les pales propulsent le navire – était un accident très fréquent à l’époque (cela arrivait si par exemple l’hélice heurtait un morceau de bois, une épave, un bloc de glace, ou une baleine), et très sérieux. Un reportage prévenait que la perte d’une hélice « immobilisait le paquebot à hélice simple qui devait alors se faire remorquer ou naviguer malaisément à la voile jusqu’au prochain port ». Réparer ou remplacer une hélice représentait un gros travail et impliquait inévitablement d’importants retards. À cette mauvaise nouvelle, Elizabeth Bisland se hâta de quitter ses amis pour se rendre à l’agence de l’Occidental and Oriental Steamship Company (propriétaire de l’Oceanic), où on lui indiqua que le Thames, de la P&O, allait bientôt appareiller pour Colombo, à Ceylan. À Colombo, elle pourrait embarquer sur le Britannia qui était – comme le Victoria, sur lequel Nellie Bly faisait route entre Brindisi et Colombo – un autre grand navire moderne de la P&O. Le Thames n’était pas aussi rapide que le Prussian, de plus, c’était un bateau de la poste britannique, dont les horaires avaient la ponctualité des levers de soleil et qui était tout aussi insensible aux incitations financières. Toutefois, le Thames quittait Hong Kong trois jours plus tôt que le Prussian, ce qui signifiait que, sauf événements imprévus, Elizabeth Bisland avait toutes les chances de rejoindre La Champagne au Havre et d’arriver à New York avant Nellie Bly.



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