Princess Birde by William Goldman

Princess Birde by William Goldman

Auteur:William Goldman [Goldman, William]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Éditeur: Hérétiques
Publié: 2007-09-30T22:00:00+00:00


Il se releva

— Il est mort, Vizzini. répéta-t-il doucement.

Et là, sans que le cerveau de Fezzik y soit pour rien, un long hurlement de panique sortit en rugissant de la gorge du géant pour se perdre dans la nuit : — Inigo !!

Et Fezzik fit demi-tour en courant pour redescendre le sentier parce que si Inigo était vivant, tout irait bien ; ça ne serait pas pareil, non, pas sans Vizzini pour lui donner des ordres et l’insulter à sa manière si particulière, mais au moins ils pourraient faire des rimes et quand Fezzik atteignit les Falaises de la Démence, il dit : « Inigo ! Inigo ! Je suis là ! » aux rochers puis il dit « Je suis là, Inigo, c’est moi, ton Fezzik » aux arbres, puis « Inigo, INIGO, RÉPONDS-MOI S’IL TE PLAÎT ! » jusqu’à ce qu’il doive admettre qu’il n’y avait plus d’Inigo, comme il n’y avait plus de Vizzini, et que c’était dur à avaler.

C’était si dur à avaler que Fezzik commença à courir, criant : « Je te rejoins dans une minute, Inigo ! » et « Juste derrière toi, Inigo ! » et « Inigo, attends ! » (« Le géant, en courant », et est-ce que ça ne serait pas génial de faire des rimes quand Inigo et lui seraient réunis de nouveau ?) mais après une heure à peu près de cris, les cordes vocales de Fezzik arrêtèrent de lui obéir parce qu’il avait, après tout, été étranglé presque à mort dans un passé très récent. Il continua à courir, jusqu’à trouver un petit village et juste avant, quelques jolis rochers qui formaient une sorte de caverne, presque assez grande pour qu’il puisse s’étirer dedans. Fezzik s’y réfugia, assis le dos au rocher, les mains autour des genoux, sa gorge lui faisant un mal de chien, jusqu’à ce que les garçons du village le découvrent. Les gamins retinrent leur souffle et s’approchèrent aussi près qu’ils purent. Fezzik voulait qu’ils partent, alors il se figea et imagina être avec Inigo, et Inigo allait dire « rochers » et Fezzik allait répondre « chanter » et peut-être qu’ils chanteraient une chanson, et Inigo dirait « sérénade » mais Fezzik n’était pas battu si facilement, alors il dirait « centigrade » et Inigo parlerait du temps et Fezzik rimerait dessus et les minutes s’écoulèrent ainsi et bientôt les garçons du village n’eurent plus peur. Fezzik s’en aperçut parce qu’ils rampaient maintenant tout près, criant et faisant des grimaces. Il ne les blâmait pas ; il était le genre de personne dont on se moquait. Ses habits étaient déchirés et sa gorge ne fonctionnait plus et ses yeux étaient sauvages et il aurait sans doute crié, lui aussi, s’il avait eu leur âge.

C’est seulement quand ils se moquèrent de lui que Fezzik commença à considérer leur attitude comme – bien qu’il ne connut pas le mot – dégradante. Plus de cris, que des rires, maintenant. Des rires, pensa le géant, et il ajouta « mourir », parce que c’était ce qu’il avait envie de faire.



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