Pour l'amour de Caïd by Stefany Thorne & Géraldine Doria

Auteur:Stefany Thorne & Géraldine Doria [Thorne , Stefany & Doria, Géraldine]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9791038117198
Éditeur: Pemberley
Publié: 2021-08-31T22:00:00+00:00

Chapitre 8

La descente aux enfers

À l’aube de mes dix-neuf ans, la vie était un long fleuve tranquille. J’avais réussi à remonter la pente et tout semblait enfin me sourire. Cette petite fille de quatorze ans avait fait un sacré bout de chemin depuis la perte tragique de sa marraine, grâce à l’amitié de Caïd qui avait été là pour m’aider à m’agripper à la vie, sans jamais chuter. Si cela avait été le cas, je me serais relevée et j’aurais poursuivi ma route. Cet être à quatre jambes était une de mes plus belles rencontres, une de mes plus belles histoires. Il m’aura poussé à franchir mes limites et à sortir de ma zone de confort. À m’ouvrir aux autres et à accepter de recevoir en retour. Oui, ma vie avait pris un nouveau tournant grâce à mon fidèle ami. L’amour et l’affection que j’éprouvais n’avaient plus de limites : il était tout pour moi.

Après le lycée, je trouvai un poste de secrétaire dans une agence immobilière. À présent, je pouvais subvenir à mes besoins et ainsi contribuer à l’entretien de nos chevaux. Tout ce dont j’avais rêvé se concrétisait, c’était une grande fierté pour moi.

Mon code en poche depuis quelques semaines, mon examen de conduite était prévu pour le mois prochain. À cet effet, mon père m’emmenait souvent sur des petits chemins, non loin de notre terrain. Il me glissait le volant entre les mains pour m’entraîner et m’inciter à prendre confiance en moi. Confiance qu’il finit amèrement par regretter de m’avoir accordée.

Un samedi après-midi, après avoir nourri les chevaux, j’avais grimpé dans la voiture pour notre leçon hebdomadaire. Mon père me fit signe d’avancer et de garder les yeux braqués sur la route, et non sur nos montures qui m’observaient avec curiosité. Le cours de la marche arrière fut un véritable fiasco, qu’on se le dise. J’avais tellement reculé que j’avais plongé la voiture dans le petit canal qui longeait le pré. Ce jour-là, mon père aurait pu me manger toute crue, s’il l’avait pu !

Plus de peur que de mal, il m’avait fallu parcourir à pied les campagnes environnantes à la recherche d’une âme charitable pour nous aider. Miraculeusement, ce fut le cas. Nous sortîmes enfin la voiture qui était intacte, au grand soulagement de mon père qui se croyait en plein cauchemar. Aujourd’hui, cela nous fait sourire…

Mon père avait appris à ferrer les chevaux, M. Système D avait enfin pu mettre à profit ses talents de grand débrouillard. Cela nous revint moins cher que de faire appel à un maréchal-ferrant. Nous nous mîmes également à revendre du fumier de cheval aux particuliers. Cet engrais naturel était très prisé pour les jardins. Grâce à cet excellent fertilisant, nous achetions du foin pour l’année à moindre coût. Tout cela fut de réelles économies qui nous permirent d’organiser des sorties et faire d’extraordinaires randonnées à cheval.

En fin de semaine, nous partions à l’aventure avec Coco et Guy chercher cette herbe des prairies dans la montagne noire, sa qualité n’était plus à prouver dans la région.

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