Persona - Livre 1 : La Capitale de lumière by Ielenna

Auteur:Ielenna
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Hachette Romans
Publié: 2023-12-17T00:00:00+00:00

* * *

1 .  Gâteau aux poires. L’une des rares recettes romaines à avoir été conservées.

2 .  Sauce confectionnée à base de poisson fermenté avec du sel, très utilisée dans l’Antiquité.

L e matin suivant, Pax se réveilla avec le ventre gargouillant. Un court moment, assise sur sa couche, elle considéra la pièce qui avait été mise à sa disposition. La sienne. Jamais auparavant elle n’avait eu sa propre chambre. Elle avait toujours dormi dans les coins, dans les séjours, entassée avec d’autres orphelins, et une fois même avec les chevaux dans l’écurie. Jusqu’à temps que le Culte décide qu’elle ne pouvait plus être envoyée de famille en famille, d’orphelinat en orphelinat. Il était temps pour elle de rejoindre un véritable Officium, que sa Lumière se manifeste ou pas encore.

À la suite de son premier abandon, quelques semaines seulement après sa naissance, Pax aurait dû être placée à l’orphelinat de Pyxis, là où on prenait en charge les jeunes enfants touchés par la Lumière avant qu’ils ne soient répartis dans les Officia du continent, une fois que leur Don était clairement identifié. Mais une vieille dame avait devancé le Culte en la trouvant la première. Elle avait pris le bébé en pitié quand elle l’avait découvert dans un panier avec une petite bourse de cinq Éclats, laissé au bord d’une rivière où les blanchisseuses avaient l’habitude de laver les linges. Sa samaritaine était décédée quatre ans plus tard, laissant derrière elle l’avertissement suivant : « N’utilise jamais ta Lumière sous le regard des autres. » Pax avait suivi cet enseignement à la lettre pour cacher sa particularité. Cela lui était devenu de plus en plus pénible avec les années et, ses émotions prenant le dessus quand la colère s’emparait d’elle, sa Lumière S’était exprimée et ce seul poignet éclatant avait suffi à éveiller les peurs…

Avoir un espace qui lui était réservé était une étrange nouveauté. Ces murs blanchis à la chaux, elle pouvait les orner comme elle le souhaitait, pour peu qu’elle acquière ou confectionne des objets de décoration.

Son petit bahut ne contenait pour l’instant que quelques vieilles tuniques mises à sa disposition. Sœur Agnès lui avait promis qu’elle lui en achèterait d’autres au prochain passage de Julius, le marchand itinérant. Plus féminines, avait rajouté la Princeps. Pax refusait cette idée. Elle voulait simplement de quoi se vêtir pour courir et escalader, pas se faire pimpante !

Quand elle pointa le nez dehors, l’air était très frais. L’aube se levait à peine dans les brumes épaisses. Elle traversa la cour intérieure en trottinant et rejoignit la cuisine pour y dégoter de quoi casser la croûte. Une délicieuse odeur l’attira. Un grand pain chaud reposait sous un torchon. Pax en rompit un morceau, mais elle fut prise en flagrant délit :

— Sacrilège ! Que pensiez-vous faire, jeune fille ?

Pax s’immobilisa face à sœur Agnès, sous la petite arche qui marquait l’entrée de la pièce. La fillette étudia son environnement : une petite fenêtre se trouvait bien trop haute et à l’écart de tout support pour qu’elle espère s’échapper par là.

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