Paroles d'homme by Georges N'Guyen Van Loc

Paroles d'homme by Georges N'Guyen Van Loc

Auteur:Georges N'Guyen Van Loc [Loc, Georges N'Guyen Van]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 2258035589
Publié: 2014-08-15T04:00:00+00:00


Quiconque accède à la notoriété, ou jouit d’une grosse fortune, encourt le risque d’être menacé pour des raisons crapuleuses ou politiques. Il est édifiant de connaître à cet égard les noms des personnalités inscrites sur les listes noires des malfaiteurs lorsque, d’aventure, la police met la main dessus. Les instigateurs obéissent principalement à deux mobiles, non exclusifs : obtenir une forte rançon en échange de la vie d’un otage, faire parler d’eux en commettant une action d’éclat, souvent sanglante. Ajoutons à cela les agressions commises par des détraqués jugés irresponsables.

Les hommes de pouvoir ou d’argent, les vedettes du grand ou du petit écran, les reines d’un jour ou de toujours, sont des proies faciles et désignées pour les prédateurs aux dents longues. Les cas où cela se termine mal sont heureusement rares. Souvent, comme on vient de le voir avec Mesrine, la menace n’est pas mise à exécution, soit que ses auteurs y aient renoncé pour des raisons connues d’eux seuls, soit que les enquêteurs aient réussi à en entraver le cours. La chose est claire quand il s’agit de groupes terroristes.

Je fus invité au stade-vélodrome, dans la loge présidentielle, un soir de 1985, par Michel Hidalgo. Après avoir longtemps entraîné l’équipe de France de football, Hidalgo présidait aux destinées de l’Olympique de Marseille. Ainsi l’avait voulu le nouveau patron de la phalange phocéenne, Bernard Tapie. Mon fils Yvan m’accompagnait, plus passionné que moi par la grand-messe du ballon rond. Je tenais à lui faire plaisir et je ne voulais pas désobliger Hidalgo.

J’évite en général d’aller aux matches de football. Je redoute les embouteillages monstres de ces soirs de folie où les vagues de supporters déferlent de tous les quartiers de la ville. Lorsque l’OM joue, garer sa voiture dans le périmètre du stade-vélodrome soulève des difficultés quasi insurmontables. Une joyeuse panique règne sur le boulevard Michelet, le Prado, le boulevard Rabataud, et toutes les rues adjacentes. Les autos sont partout, à cheval sur la chaussée, en double file. Les retardataires cherchent fébrilement une place en se jouant des sens interdits. Le spectacle est déjà dans la rue. Les supporters arborent des T-shirts aux couleurs du club, brandissent des drapeaux, des banderoles. Certains ont le visage peint comme des Apaches. Ça hurle. Ça chahute. Ça rigole. De temps en temps, on scande le cri de guerre de la tribu : « Qui-c’est-les-plus-forts-les plus-forts-c’est-l’OM ! »

Bénéficiant de conditions exceptionnelles, je dérogeais à mes habitudes. Ma voiture fendant la foule, je me présentai devant les grilles du stade où s’affairait un service d’ordre impressionnant. Ma gueule typique constituait un laissez-passer suffisant. Un gardien m’ouvrit les portes et je pus me garer à l’intérieur de l’enceinte, à côté des véhicules des compagnies urbaines et des CRS mobilisés pour l’événement. De là, un passage réservé aux invités conduisait à l’ascenseur qui montait à l’étage où se trouvaient les loges réservées à prix d’or.

Les gradins étaient déjà bien garnis. Cette multitude donnait une impression de miroitement vertigineuse. Le vert intense de la pelouse éclatait sous l’azur et tranchait sur la blancheur du pourtour.



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