Parker - 5 - En coupe réglée by Stark Richard

Auteur:Stark, Richard [Stark, Richard]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: Gallimard
Publié: 1965-03-31T23:00:00+00:00

SOYEZ LES BIENVENUS

À

COPPER CANYON !

Ça alors ! c’est pas mal ! s’écria Chambers. Tu te rends compte ?

CHAPITRE XI

Les agents Felder et Mason étaient de service cette nuit-là. Ils circulaient dans l’unique voiture radio de Copper Canyon, calmement et sans vain bavardage, tout à leur tâche qui était de découvrir les contrevenants éventuels, mais fort peu probables en fait, au couvre-feu.

Minuit venait de sonner depuis quelques minutes seulement, et si l’on apercevait encore, ici et là, quelques fenêtres éclairées, les trottoirs, eux, étaient déserts. La radio du bord chuintait comme une bouilloire : à la permanence, l’agent Nieman, lui non plus, n’avait rien à signaler.

La voiture de ronde était une Ford vieille de deux ans, peinte en vert et en blanc, l’inscription POLICE figurait en grosses lettres sur les portes, le capot et le coffre arrière. Une lumière verte éclairait le tableau de bord ; un point rouge lumineux – on aurait dit un petit rubis – indiquait que la radio était branchée. L’agent Mason avait envie d’une cigarette, mais il était obligé de s’en passer car son collègue Felder qui tenait le volant était allergique à l’odeur du tabac.

— Si on s’arrêtait un peu, proposa Mason. J’en grillerais bien une.

— Laisse-moi seulement descendre jusqu’à la porte Ouest. C’est George qui est de service là-bas, cette nuit.

— D’accord !

Ils s’engagèrent dans Blake Street, à l’est de Raymond Avenue. L’agent Felder prit la direction de Raymond Avenue et tourna à droite : le portail Ouest de l’usine d’affinage se trouvait à six rues de là, tout droit au bout de l’avenue.

Comme d’habitude, quelques voitures étaient garées dans Raymond Avenue. Entre Loomis Street et Orange Street, le long du trottoir de droite était rangé un énorme camion-remorque. Il était peint en brun, tout en brun. L’agent Mason le regarda en pensant : « Drôle de couleur pour un engin pareil ! »

Il fouilla dans sa poche pour en tirer son paquet de cigarettes, en prit une et sortit son briquet d’une autre poche. Il était fin prêt.

Ils avaient presque atteint le portail de l’usine quand une voix s’éleva parmi les chuintements du poste radio.

— Agent Felder, agent Mason ! Agent Felder, agent Mason !

Mason regarda l’appareil d’un air stupéfait. Merde alors, en voilà une drôle de façon d’appeler ! Qu’est-ce qui lui prenait, à Fred ? Ils s’appelaient toujours par leur prénom, même dans le boulot. Qu’est-ce que c’était que cette comédie ?

— Il en fait des manières, le vieux Fred ! Ma parole !

— Il fait ça pour se foutre de nous !

L’agent Mason s’empara du micro.

— Oui, monsieur ! L’agent Mason à l’écoute ! Que puis-je faire pour vous, monsieur ?

— Revenez immédiatement au commissariat. Il est arrivé quelque chose.

— Qu’est-ce qui est arrivé ?

— Revenez, c’est tout ; et faites vite !

La voix de l’agent Nieman était toute drôle ; on aurait dit qu’il n’était pas dans son assiette, comme si quelque chose le tracassait.

— D’accord, Fred, on arrive, dit Mason. (Il remit le micro en place et se tourna vers son collègue.

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