OSS 117 contre OSS by Bruce Josette

Auteur:Bruce,Josette [Bruce,Josette]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Espionnage
Éditeur: Presses de la Cité
Publié: 1966-01-22T05:00:00+00:00

CHAPITRE VIII

Hubert fut réveillé par un bruit de castagnettes ressemblant étrangement au claquement de ses propres dents. Il se rendit compte qu’il grelottait. Il serra rageusement ses maxillaires pour les empêcher de s’entrechoquer et ouvrit les yeux.

Le jour, annoncé par une faible grisaille entre les rideaux, se levait. Les lumières, restées allumées dans les autres pièces, éclairaient la chambre par la porte entrouverte.

Hubert constata qu’il était allongé entièrement nu sur le lit jumeau de gauche. Il se pencha et ramassa le gros édredon entouré d’une housse qui faisait office tout à la fois de drap de dessus et de couverture.

Un véritable instrument de torture.

À travers le demi-sommeil agité qui l’avait conduit jusque-là ; Hubert en avait cruellement fait l’expérience. Dès qu’il se glissait sous cet édredon de malheur qu’aucun système ne permettait d’immobiliser, il se retrouvait en nage au bout de dix minutes. Et dès qu’il le repoussait, sans rien d’autre pour se protéger, il se sentait tout aussi rapidement transformé en bloc de glace.

Birgit donnait dans le second lit jumeau, confortablement blottie sous cette invention invraisemblable. Lorsqu’ils s’étaient endormis, elle se trouvait avec lui. Hubert pensa qu’il avait dû trop remuer et qu’elle était partie pour s’assurer quelque repos.

Il fut brusquement secoué par un éternuement sonore et débita un chapelet de jurons bien sentis. Tirée de son sommeil la jeune femme se redressa à moitié et regarda autour d’elle avec une réelle inquiétude.

— Ce n’est que moi, expliqua Hubert. J’essaie d’apprendre à dormir à la norvégienne…

Elle le reconnut et arrêta le geste qu’elle faisait déjà pour ouvrir le tiroir de la table de chevet. Elle sourit, soulagée.

— Tu m’as fait peur…

Hubert sauta de son lit et se glissa dans le sien. Elle poussa un cri horrifié.

— Tu es fou… Tu es complètement glacé…

Il l’attira contre lui pour l’embrasser. Elle frissonna mais se laissa attirer petit à petit et finit par se blottir dans ses bras.

— Heureusement que tu n’étais pas si froid cette nuit, murmura-t-elle avec une lueur amoureuse au fond de ses grands yeux.

Ils éclatèrent de rire à cette pensée et elle frotta sa joue contre le torse puissant d’Hubert en soupirant de bien-être.

Birgit possédait au plus haut point cet instinct d’abandon des femmes en face d’un partenaire à leur mesure.

Elle releva la tête avec un drôle de sourire. Hubert crut la voir trembler.

— Quand je pense qu’Ursula voulait te…

Hubert fit la grimace.

— Avoue que cela aurait été vraiment dommage.

Elle approuva.

— Pour sûr. Maintenant, tu peux compter sur moi pour prendre ta défense.

Machinalement, elle laissait ses mains caresser le grand corps d’Hubert. Celui-ci se réchauffait à vue d’œil. Elle s’en aperçut et parut surprise.

— Ce n’est pas possible…

Hubert, sans délai, se mit en devoir de lui prouver que si.

— Il est tard… souffla-t-elle tandis qu’il couvrait de baisers ses seins orgueilleusement tendus. Il faut que je m’en aille…

Elle tenta de résister pour la forme. Elle eut encore un dernier soupir de réprobation. Puis elle s’abandonna et cessa définitivement de se plaindre de son sort.

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