Orthodoxie by G. K. Chesterton

Orthodoxie by G. K. Chesterton

Auteur:G. K. Chesterton [Chesterton, G. K.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: 2016-11-19T18:14:02.304000+01:00
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


VII - L'ÉTERNELLE RÉVOLUTION

Jusqu'ici, nous avons soutenu les propositions suivantes : premièrement, pour améliorer notre vie, nous devons avoir foi en elle ; deuxièmement, pour être satisfait des choses telles qu'elles sont, il est nécessaire de ne pas les trouver pleinement satisfaisantes ; troisièmement, pour avoir ce contentement et ce mécontentement nécessaires, il ne suffit pas d'avoir l'équilibre plat du stoïcien. Car la résignation pure ne possède ni la gigantesque légèreté du plaisir ni la superbe intolérance de la douleur. Il y a une objection fondamentale à ce conseil qu'on nous donne d'avoir tout simplement un large sourire et de supporter l'existence. L’objection, c'est que, si vous ne faites que la supporter, vous n'aurez pas de large sourire. Les héros grecs ne connaissent pas ce sourire épanoui ; mais les gargouilles le connaissent ; parce quelles sont chrétiennes. Et quand un chrétien est dans la joie, il est, au sens le plus précis, terriblement joyeux : sa joie est terrible. Le Christ a prophétisé toute l'architecture gothique, à cette heure où des gens nerveux et respectables ( comme ceux-là qui aujourd'hui s'opposent aux orgues de Barbarie ) protestaient contre les acclamations des gamins de Jérusalem. Il dit : « Si ceux-ci se taisent, les pierres elles-mêmes crieront. » Sous l'impulsion de son Esprit s'élevèrent en un chœur éclatant les façades des cathédrales médiévales, peuplées de visages hurlants et de bouches ouvertes. La prophétie s'est réalisée : les pierres elles-mêmes crient.

Si nous admettons cela, ne serait-ce que pour les besoins de la discussion, nous pouvons reprendre où nous l'avons laissé le fil de la pensée de l'homme « nature » que les Écossais, avec une regrettable familiarité, appellent « Le Vieux ». Nous pouvons poser la question suivante qui s'offre à nous avec tellement d'évidence : il faut trouver une certaine satisfaction dans les choses, ne serait-ce que pour les rendre meilleures ; mais qu'entendons-nous par rendre les choses meilleures ? La plupart des discours modernes sur cette question ne sont autre chose qu'une argumentation en cercle vicieux, ce cercle que nous avons déjà pris comme symbole de la folie et du pur rationalisme : l'évolution n'est bonne que si elle produit du bien ; et un bien n'est un bien que s'il aide l'évolution. L'éléphant se tient sur la tortue, et la tortue, sur l'éléphant.

Manifestement, il ne convient pas de tirer notre idéal du principe de la nature ; pour la simple raison que, exception faite pour quelque théorie humaine ou divine, il n'y a pas de principe dans la nature. Par exemple, l'antidémocrate à bon marché d'aujourd'hui vous dira solennellement qu'il n'y a pas d'égalité dans la nature. Il a raison, mais il ne voit pas ce qui en découle logiquement : s'il n'y a pas d'égalité dans la nature, il n'y a pas d'inégalité dans la nature. L'inégalité, tout comme l'égalité, implique une échelle de valeur. Voir de l'aristocratie dans l'anarchie des animaux est tout aussi sentimental que d'y voir de la démocratie. Aristocratie et démocratie sont toutes



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