Octavie d'Urville 01 Sous l'ombre du Vampire by Esther Brassac

Octavie d'Urville 01 Sous l'ombre du Vampire by Esther Brassac

Auteur:Esther Brassac [Brassac, Esther]
Format: epub
Tags: Urban fantasy, Chick-lit, comédie romantique
Éditeur: Editions du Chat Noir
Publié: 2024-02-19T00:00:00+00:00


CHAPITRE 24

Lorsque je repris connaissance, une fête orgiaque se déroulait dans ma tête. Ça tambourinait, ça hurlait, ça balançait. Sans parler des canons qui tiraient des boulets pas possibles derrière mes globes oculaires. Eh là, je n’avais pas lancé d’invitations ! Fallait se calmer ! J’ouvris une paupière et la refermai in extremis. La danse venait de s’intensifier. D’après le peu que j’avais vu, le plafond jouait les petits malins à prendre la place du sol. Quant aux murs, leurs cabrioles frisaient la folie.

Ma langue sèche comme une semelle fut incapable de remplir son rôle. Dommage que les fés fantômes ne puissent communiquer par télépathie. Une lacune regrettable. Après quelques minutes de patience, enfin je supposai que c’étaient des minutes, mais je n’avais pas non plus d’horloge intégrée (deuxième lacune), j’osai une nouvelle tentative. Attention, à vos marques. Paupière gauche ! On remonte d’un millimètre. Oui, oui, allez un petit effort. Et c’est une réussite ! Bravo, félicitations à la paupière gauche qui transforme l’essai. Que fera la paupière droite pour rivaliser ? Eh bien, oui, elle relève le défi, mesdames et messieurs. Deux millimètres ! Nous avons là des sportives de haut niveau. Jusqu’où iront-elles ? Sous les acclamations de mon crâne en furie, mes paupières s’écartèrent. Au programme, lueur floutée, teinte bleue mélangée à du noir… Gloria !

— C’est toi ?

— C’est moi.

Son air renfrogné ne présageait rien de bon :

— Tu te sens comment, Octavie ?

— Je suppose que j’ai fait un malaise.

— On est deux.

Comment ça ? Un tel synchronisme me stupéfia. Ça relevait du paranormal. Mes paupières achevèrent leur pénible labeur. Nous étions assises en face l’une de l’autre. Je tournai la tête. Waouh, on se détend là-dedans. Je vacillai, faillis chuter… et non. De mes poignets sourdait un feu insoutenable. Je me morigénai. De la dignité, voyons.

— Octavie, reprends-toi, je t’en prie.

Le ton de ma meilleure amie, quasi larmoyant, me surprit. J’aperçus ses bras rivés dans le dos. Drôle de position. Peut-être pour éviter de manger ? Si ça faisait partie de son régime, il allait un peu loin.

Tandis que mes forces revenaient par à-coups, je réalisai que j’avais adopté une posture similaire. Quand je voulus récupérer mes mains, cela me fut impossible. Des cordes mordaient la chair de mes poignets. Notre situation manquait franchement de panache : cloîtrées dans une pièce vide en dehors des chaises, jambes et bras ficelés, nous ne pouvions remuer un orteil. Je me dévissai le cou à la recherche d’une fenêtre, d’une porte, mais les parois paraissaient en être dénuées.

— Où sommes-nous ?

— J’en sais rien, Octavie.

La belle fête sous mon crâne résultait d’une agression, à la matraque ou quelque chose de ce style. Pourquoi ?

— Et Clyde ? fis-je, atterrée.

— Invisible.

— Tu veux dire…

— Que j’ignore où il est.

— Bon sang !

— Notre cible a frappé, murmura mon amie, terrorisée. Quelle saleté !

— Ou son commanditaire, comme le pensait Clyde.

Glo grogna :

— Que vont-ils faire de nous ?

Je préférai ne pas répondre à cette question dont la résolution était simple : nous éliminer, bien sûr.



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