Où suis-je tombé ? by Jean-Baptiste Van Dyck

Auteur:Jean-Baptiste Van Dyck [Dyck, Jean-Baptiste Van]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse, Thriller
Éditeur: Auto-édition
Publié: 2020-12-09T21:00:00+00:00

11.

« Cela fait plus de deux mois que je suis tombé ici.

La vie dans le gouffre ne se passe pas si mal. Les Pélichy sont très gentils avec moi et Léopoldine est maintenant ma meilleure amie. Nous nous occupons tous les deux de beaucoup de choses pour faire fonctionner le campement. Nous ramenons le plus de nourriture que nous pouvons… Par contre, j’ai toujours un peu froid et maman me manque énormément. Je pense à elle tous les jours et parfois je pleure le soir. J’essaye de cacher mes larmes car je ne veux surtout pas inquiéter Léopoldine ni ses parents… J’aime beaucoup être avec eux, et surtout le soir autour du feu de camp. Mariette semble toujours très appliquée à cuisiner le souper et Auguste nous raconte plein d’histoires sur ses voyages en Égypte et en Grèce ; il a vécu tellement d’aventures. J’espère voyager autant et faire le tour du monde un jour, comme l’a écrit Jules Verne… Tous les jours j’apprends quelque chose de nouveau ; maintenant je sais faire du feu, cuisiner un ragoût, planter une tente et je me suis beaucoup amélioré pour attraper les crevettes dans l’eau. Et, en ce moment, j’essaye de progresser au tir aux chauves-souris… »

— Tire Léopold, tire, maintenant, elles s’échappent !

Dans une posture digne d’un athlète olympique, il propulsa sa lance vers les hauteurs, visant une nuée de chauves-souris voltigeuses. Malchance, le projectile fendit le rideau de chiroptères, retomba et se brisa en deux contre une rangée de stalagmites.

— Oh, zut ! Non, je n’en ai pas touché une seule et ma lance s’est cassée !

Auguste accourut derrière, le souffle haletant.

— Je suis désolé, pourtant j’ai bien visé et attendu qu’elles se soient regroupées, comme vous m’aviez dit, déplora Léopold.

— Ah, ce n’est pas grave, tu sais, chasseur des cavernes, ça ne s’improvise pas, mon petit gars ! le rassura l’archéologue en s’essuyant le front en sueur. Moi aussi, j’en ai cassé des bâtons avant de parvenir à toucher une de ces bestioles du diable ! Au début, j’utilisais un Luger, un vieux pistolet allemand que j’avais débusqué dans une caisse d’armes, c’était bien plus facile. Mais les munitions ont vite manqué alors il a fallu apprendre à se servir des lances. Et puis surtout, Mariette se plaignait du bruit des coups de feu, c’est vrai que ça faisait un boucan d’enfer, sans parler du danger qu’une balle ricoche sur un rocher… Enfin, ça suffit pour aujourd’hui, rentrons au camp, maintenant.

— Vous ne voulez pas qu’on essaye encore une fois ? demanda Léopold tout étonné.

— Non, ce n’est pas la peine.

— Mais nous n’allons rien rapporter pour le repas, c’est dommage, insista-t-il.

— Je viens de te dire que ce n’était pas la peine, rétorqua sèchement l’archéologue. On ne peut pas faire mouche à tous les coups. Oublions-ça et rentrons !

Le petit garçon se figea, inquiet et un peu apeuré. C’était la première fois qu’Auguste manifestait une once d’agacement à son égard.

— Vous êtes en colère, je vous ai déçu,

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