Neige de Septembre by Rachel Lee

Neige de Septembre by Rachel Lee

Auteur:Rachel Lee [Inconnu(e)]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Best Sellers
Éditeur: harlequin
Publié: 2004-03-04T23:00:00+00:00


Meg fit la grimace en voyant l’Explorer garé devant chez elle quand elle rentra du Crédit mutuel. Non parce qu’elle redoutait d’autres mauvaises nouvelles – sa mère l’aurait appelée s’il était arrivé quoi que ce soit à Allie –, mais parce qu’elle ne voulait pas rencontrer Earl. Elle s’était trop ouverte à lui la dernière fois qu’elle lui avait parlé, et ne souhaitait pas surprendre le reflet de ses secrets dans ses yeux.

D’autant qu’il y avait pire : le frisson d’excitation qu’elle éprouvait en le sachant chez elle. Car, en fait, elle voulait bel et bien le voir. Sa présence lui avait toujours fait plaisir, mais cette fois, ce désir était plus fort encore. Elle ne cessait de revivre leur étreinte ; elle avait envie qu’il l’enlace de nouveau et, surtout, qu’il lui permette de se blottir contre lui, afin de trouver refuge et protection entre ses bras.

Or, c’était là une envie ridicule. Earl était son ami. L’ami de Bill. Et vu ce qu’elle avait fait, il ne pourrait jamais être rien de plus pour elle.

A sa grande surprise, elle trouva Matt dans le séjour, en train de discuter avec Allie de leurs devoirs. Cette dernière semblait tellement ravie qu’elle ne put que se réjouir de sa visite. Poussant jusqu’à la cuisine, elle découvrit Earl assis à la table ; il fixait d’un regard plutôt morne le fond d’une tasse de café.

— Je m’étonne que Vivian t’ait laissé entrer, commenta-t-elle en laissant tomber son sac sur la table avant de déposer sa veste sur le dossier d’une chaise.

Il eut un sourire contrit.

— Elle n’y tenait pas, mais je lui suis plus ou moins passé sous le nez.

— Tant mieux pour toi.

Elle se servit un café et lui remplit sa tasse.

— Alors, quoi de neuf ?

— Oh, j’ai juste pensé que je pouvais amener Matt ici pour qu’il reste avec Allie une heure ou deux. Je voulais aussi savoir comment vous vous en sortiez toutes les deux.

— Très bien, en fait.

C’était loin de la vérité, mais elle refusait de perdre la face devant lui.

— Allie ne t’a toujours pas parlé des raisons qui l’ont poussée à fuguer ?

— Non.

Il pencha la tête de côté.

— C’est inquiétant, Meg.

— Je sais. J’ai appelé l’école aujourd’hui. Il est prévu qu’elle commence à consulter un psychologue quand elle y retournera lundi.

— Bien. Et toi ?

— Moi, ça va. Comme toujours.

C’était là une litanie qu’elle avait dû réciter un million de fois depuis la mort de son père, un mantra qu’elle se répétait inlassablement pour se convaincre de sa véracité. Et parfois, elle y parvenait presque.

Elle regarda au-delà d’Earl, vers la terrasse qui s’étendait derrière la porte vitrée coulissante, et se prit à songer à l’araignée brune qu’elle avait vue atterrir sur la rambarde une semaine plus tôt. Seigneur, elle avait l’impression que cela remontait à une éternité ! Qu’était-il donc arrivé à l’araignée ? Vivian l’avait-elle chassée ? Avait-elle survécu ? Les araignées résistaient-elles au froid ?

— Il va se remettre à neiger, s’entendit-elle annoncer, trouvant ce sujet de conversation moins dangereux.



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