Morgane 3 : Starlette américaine by Lavigne Annie

Morgane 3 : Starlette américaine by Lavigne Annie

Auteur:Lavigne, Annie
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman
ISBN: 978-2-89549-555-0
Éditeur: Les Intouchables


Nous garâmes la belle Édith dans une rue du centre-ville et partîmes à pied. Santa Fe, capitale du Nouveau-Mexique, était une ville de peintres et de sculpteurs, un centre important des arts et de l’artisanat indiens.

Je fus immédiatement charmée par cette ville unique dont la culture métissée alliait les influences indienne, espagnole et américaine. Nous fîmes le tour du centre-ville, déambulant dans ses rues tortueuses et étroites, parfois en terre battue.

Puis, nous nous arrêtâmes sur un banc de la place centrale pour déguster des carnitas, des tacos achetés chez un marchand ambulant.

Martin nous apprit qu’un premier établissement avait été fondé à Santa Fe par Juan Martinez de Montoya vers 1607, ce qui en faisait la fondation européenne la plus ancienne du pays derrière Saint Augustine, en Floride.

— Les Espagnols ont eu recours au travail forcé des Amérindiens pour construire cette ville, nous expliqua Martin.

— Encore une histoire d’exploitation, remarquai-je.

— Beaucoup de grandes civilisations ont été créées et ont prospéré grâce à l’exploitation humaine, remarqua James. Et c’est toujours le cas aujourd’hui. Les pays qui sont puissants le sont parce qu’ils en exploitent d’autres…

— Et même, les humains sont supérieurs sur cette planète parce qu’ils ont exploité les règnes minéral, végétal et animal. On a assujetti les pierres, les plantes, les arbres et les animaux pour qu’ils répondent à nos besoins, déclarai-je.

— Mais les minéraux, les végétaux et les animaux n’ont pas… de conscience, protesta Martin. Ce n’est pas un crime que nous prenions des pierres pour construire une maison, des arbres pour fabriquer du papier et des animaux pour un bon barbecue. Ils sont là pour ça, non ?

J’étais complètement outrée par ses paroles.

— Ils n’ont pas de conscience ? ! ? répétai-je. C’est plutôt l’homme qui n’en a pas !

— Tu ne vas pas me dire que tu crois que les animaux ont une âme ! Ou que les pierres sont vivantes ! lâcha Martin en souriant.

Je ne savais pas quoi lui répondre. Au fond de moi, je sentais que, oui, les animaux avaient une âme et que les pierres étaient vivantes. Mais comment expliquer mon point de vue sans être ridiculisée ?

Pour ce gros balourd, même les filles n’ont probablement pas d’âme ! songeai-je. J’eus honte de cette pensée. Avais-je mangé du chien enragé ? Je me calmai et répondis de façon posée :

— Je crois qu’il existe des mondes invisibles dans lesquels vivent des êtres comme les esprits des plantes et des pierres… N’est-ce pas, Maëva ?

Je cherchai le soutien de Maëva la magicienne pour qui, je le savais, les arbres, les fleurs, les rivières, les montagnes, les pierres étaient des êtres vivants.

— Les mondes invisibles ? Vous croyez aux contes de fées, les filles ? plaisanta Martin.

Maëva et moi nous regardâmes. Et je vis dans son regard ce qu’elle pensait : Non mais, quel con !

Nous nous sourîmes, et cette manifestation de notre complicité me fit grand bien. Mon amie et moi nous étions un peu éloignées depuis que James était apparu dans le décor, et là, nous nous retrouvions.



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