Méditations métaphysiques by Unknown

Méditations métaphysiques by Unknown

Auteur:Unknown
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Flammarion
Publié: 2014-03-14T16:00:00+00:00


RÉPONSES DE L’AUTEUR

Aux secondes objections recueillies de plusieurs théologiens et philosophes par le R. P. Mersenne

Messieurs,

C’est avec beaucoup de (102) satisfaction que j’ai lu les observations que vous avez faites sur mon petit traité de la première philosophie ; car elles m’ont fait connaître la bienveillance que vous avez pour moi, votre piété envers Dieu, et le soin que vous prenez pour l’avancement de sa gloire ; et je ne puis que je me réjouisse non seulement de ce que vous avez jugé mes raisons dignes de votre censure, mais aussi de ce que vous n’avancez rien contre elles à quoi il ne me semble que je pourrai répondre assez commodément.

En premier lieu, vous m’avertissez de me ressouvenir que ce n’est pas actuellement et en vérité, mais seulement par une fiction de l’esprit, que j’ai rejeté les idées ou les fantômes des corps pour conclure que je suis une chose qui pense, de peur que peut-être je n’estime qu’il suit de là que je ne suis qu’une chose qui pense. Mais j’ai déjà fait voir dans ma seconde Méditation que je m’en étais assez souvenu, vu que j’y ai mis ces paroles : Mais aussi peut-il arriver que ces mêmes choses que je suppose n’être point, parce qu’elles me sont inconnues, ne sont point en effet différentes de moi que je connais : je n’en sais rien, je ne dispute pas maintenant de cela, etc. ; par lesquelles j’ai voulu expressément avertir le lecteur que je ne cherchais pas encore en ce lieu-là si l’esprit était différent du corps, mais que j’examinais seulement celles de ses propriétés dont je puis avoir une claire et assurée connaissance. Et, d’autant que j’en ai là remarqué plusieurs, je ne puis admettre sans distinction ce que vous ajoutez ensuite : que je ne sais pas néanmoins ce que c’est qu’une chose qui pense. Car, bien que j’avoue que je ne savais pas encore si cette chose qui pense n’était point différente du corps, ou si elle l’était, je n’avoue pas pour cela que je ne la connaissais point ; car qui a jamais tellement connu aucune chose qu’il sût n’y avoir rien en elle que cela même qu’il connaissait ? Mais nous pensons d’autant mieux connaître une chose qu’il y a plus de particularités en elle que nous connaissons : ainsi nous avons plus de connaissance de ceux avec qui nous conversons tous les jours que de ceux dont nous ne connaissons que le nom ou le visage ; et toutefois nous ne jugeons pas que ceux-ci (103) nous soient tout à fait inconnus ; auquel sens je pense avoir assez démontré que l’esprit, considéré sans les choses que l’on a de coutume d’attribuer au corps, est plus connu que le corps considéré sans l’esprit : et c’est tout ce que j’avais dessein de prouver en cette seconde Méditation.

Mais je vois bien ce que vous voulez dire : c’est à savoir que, n’ayant écrit que six Méditations touchant la première philosophie, les lecteurs s’étonneront



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