L'Union des Lames Saintes by Matthews Franck J

L'Union des Lames Saintes by Matthews Franck J

Auteur:Matthews, Franck J [Matthews, Franck J]
La langue: fra
Format: epub
Tags: roman
Publié: 2021-09-14T22:00:00+00:00


Chapitre 18

— Arrête de gigoter, les prêtres vont se douter de quelque chose !

Elarinn lança un regard d’excuse à sa mère et tenta de se tenir tranquille. Mais sa tenue de mercenaire en cuir lui collait désagréablement à la peau, elle avait l’impression d’étouffer. Sans parler de son brun triste et monochrome. La Porteuse s’était habituée aux vêtements amples et colorés chez les Watus.

Elle avança donc les bras le long du corps sur la route qui menait à Skeia. Elle marchait en compagnie d’hommes et de femmes de Sazog qui servaient d’escorte à la caravane de prisonniers. Greroc progressait seul en tête du cortège pour lui dégager un chemin.

— Faites place ! répétait-il. Roree de Sazog amène le traître Sined et ses alliés en cadeau pour la Mère Supérieure ! Faites place !

Les civils s’écartaient devant eux tantôt en écarquillant des yeux ébahis, tantôt en dévisageant les captifs avec haine. Mais personne ne bougea. Le cortège ne rencontra aucun obstacle et se fraya un chemin jusqu’à la porte principale de la capitale du Clergé.

Un Frère de l’Ordre entendit les annonces de Greroc et leur fit signe d’approcher. Roree remonta la caravane et carra les épaules.

— Je souhaite m’entretenir avec la personne en charge de Skeia, déclara-t-elle sans s’encombrer de salutations.

— Un instant, tempéra le prêtre. Déclinez votre identité.

— Roree, cheffe de Sazog. Je vous amène Sined le déchu, Lana la cheffe de sa garde, Mae son intendante, Yserel le tyran, Beinor le traître à son Ordre, Héreis la meneuse des chevaliers et Dognar le marchand qui les a protégés depuis leur fuite de Mezar.

Le Frère observa les personnes ligotées dans les chariots. Il dut en reconnaître au moins une ou deux, car ses yeux semblèrent prêts à lui sortir de la tête. Il se tourna vers des gardes postés à l’entrée de Skeia.

— Éloignez les civils et allez quérir Frère Tar, ordonna-t-il. Nous n’accueillerons plus personne ce matin.

Cette déclaration déclencha des protestations dans les groupes de badauds qui s’approchaient, mais les gardes eurent tôt fait de les disperser.

— Bien, reprit le prêtre en se tournant vers les nouveaux venus. Vous vous adresserez bientôt à l’homme qui dirige Skeia en l’absence de son Éminence.

— Peut-être devrions-nous le faire à l’intérieur, suggéra Roree.

— Seuls les fidèles peuvent passer ces portes. Nous n’acceptons ni mercenaires ni armes dans l’enceinte de la ville sur ordre de la Mère Supérieure.

La cheffe de Sazog inclina la tête et n’insista pas.

Quelques instants plus tard, un homme en robe noire à l’air sévère se présenta devant eux. Il pinçait les lèvres et portait des bésicles à l’extrémité de son long nez pointu.

— Expliquez-vous, ordonna-t-il dès son arrivée.

Le prêtre en poste à l’entrée lui résuma la situation. Le responsable de Skeia ne parut pourtant pas s’en émouvoir.

— Pourquoi nous amener ces prisonniers ?

— En geste de bonne foi de la part de Sazog, indiqua Roree.

Tar souffla par le nez et répondit sur un ton sec et froid.

— Nous avons envoyé des prêtres à Sazog afin d’établir un dialogue et ils sont revenus sans leur bourse ni leurs vêtements.



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