Love in New York by Emmanuelle Kecir-Lepetit

Love in New York by Emmanuelle Kecir-Lepetit

Auteur:Emmanuelle Kecir-Lepetit
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman, filles, départ, Breakfast, choc, Jetlag, frère, Rencontres, liberté, Cadeaux, claque, Chassé-croisé, Sortilèges, dîner, embrasement, princesse, Bronx, puzzle, orage, dragon, Black Friday, Disparue, Mount Sinai, Rendez-vous, revoir, Summertime, sentiments, ville, Central Park, librairie, Queens, Manhattan, Copine, serveuse, message, téléphone, écran
ISBN: 9782215130529
Éditeur: Fleurus
Publié: 2015-09-29T00:00:00+00:00


16

Un dîner presque parfait

Samedi 15 août, 9 p.m.

Leila s’était douchée et avait enfilé une jolie robe jaune moutarde qui rehaussait son teint mat. Morgane étrennait un ensemble sarouel fleuri, chiné sur St Marks Place. Même Gaby avait, pour l’occasion, délaissé son uniforme de touriste pour se glisser dans une robe noire fluide, sans chichi, qui mettait en valeur ses formes féminines. Sa semaine de travail était terminée. Elle était heureuse de sortir ce soir, d’abandonner son tablier de serveuse, d’être enfin elle-même.

Debout devant le miroir de la salle de bain, elle ourla ses cils de mascara noir et souligna sa paupière d’un fard bleu nuit… Puis elle grimaça :

– C’est pas too much ?

– Mais non, t’es top ! sourit Pauline, occupée à se brosser les cheveux. Et puis, tu as entendu ma mère : faut se faire « bêêêêlles » .

– C’est aussi valable pour toi, je te signale, releva Gaby.

Car Pauline ne s’était pas changée. Elle baissa les yeux vers son short en jean et son vieux tee-shirt de Nirvana, qu’elle adorait.

– Je me trouve bien comme ça.

– Attends, laisse-moi faire… ferme les yeux !

Gaby appliqua un trait généreux d’eye-liner noir au ras des cils de la rouquine. Puis elle ordonna :

– Bouge pas, je reviens.

Elle fonça dans la chambre et fouilla dans le coin de placard qui lui avait été attribué, saississant à la volée sa paire de bottes en daim et son perfecto (qu’elle n’avait pas mis une seule fois depuis son arrivée). Elle retourna dare-dare dans la salle de bain où Pauline, docile, n’avait pas bougé :

– Enfile-moi ça… on fait la même pointure.

Son amie obtempéra.

– Ta-tam ! Et voilà le travail : regarde…

Pauline dévisagea son reflet dans le miroir, les yeux ronds.

– Wouah… j’ai l’air trop rock.

– Ouais, mais c’est ton style en fait, rigola Gaby. Tu es une rebelle qui s’ignore !

Au même moment Mme de Saint-Sevrin appela de l’étage inférieur :

– Dites, les filles, ça fait une heure que vous vous pomponnez ! On va être en retard…

Pauline jeta un dernier coup d’œil étonné à la rockeuse qui se profilait dans le miroir. Une seule chose la gênait : ses cheveux tout raides. Ils ne cadraient pas avec le tableau. Elle les secoua pour tenter de les ébourriffer, puis suivit ses amies. Elle n’avait pas passé la porte qu’ils étaient déjà retombés autour de son visage, comme deux rideaux.

La jolie grappe d’adolescentes grimpa à bord du 4 × 4 de Nathan Hutchinson. Mme de Saint-Sevrin traversa le Brooklyn Bridge puis bifurqua sur le FDR Drive, la voie rapide qui longeait l’est de Manhattan. Les quatre filles avaient ouvert leurs vitres et admiraient les gratte-ciel illuminés qui se succédaient à leur gauche. Droit devant, le Chrysler Building élevait sa flèche argentée, tandis que l’Empire State Building rougeoyait dans la nuit, ses étages supérieurs étant éclairés dès le coucher du soleil d’ampoules pourpres.

– C’est chouette de sortir ce soir toutes ensemble, sourit Morgane, les yeux pétillants.

– D’ailleurs, les filles, on avait parlé d’aller voir une comédie musicale avant notre départ, rappela Leila.



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