L'impossible secret by Camille Bouchard

Auteur:Camille Bouchard
La langue: eng
Format: epub
Éditeur: Bayard Canada
Publié: 2012-08-27T00:00:00+00:00

CHAPITRE 14 Les astronautes

Le quatre-quatre est stationné tout près de la navette spatiale. Vu de près, comme ça, le vaisseau me paraît démesuré. Le parachute qui a servi à l’atterrissage est toujours attaché à l’arrière. Le vent l’a entortillé autour de l’aileron de queue.

Les astronautes nous rejoignent sur la piste. Ils ont les traits tirés, les joues creuses, la barbe longue... Du moins, les quatre hommes. Il y a une femme avec eux. Mais elle n’a pas meilleure mine.

Une large tache brune près d’un pneu témoigne encore de l’endroit où le prénommé Sylvester a été dévoré par les chiens. Il n’y a aucun reste. Je frissonne à l’idée que les bêtes ont emporté jusqu’aux os de son cadavre.

Tout ce qui subsiste de ses vêtements, ce sont quelques morceaux de tissus épars.

— Bert! What a pleasure to see you here4!

— Salut, Neale!

Les deux cousins se donnent l’accolade. L’astronaute est plus grand que le docteur. Il doit avoir quarante, quarante-cinq ans. Il a le crâne rasé, mais, quand on l’observe bien, on remarque que les cheveux à l’arrière ont poussé. Ils sont de la même longueur que sa barbe de quelques jours.

— Eh bien, moi, je suis content de voir qu’on n’est plus si seuls au monde. Qui sont ces trois amis, docteur Beaudoin?

Celui qui vient de s’exprimer est Mohamed Tabbarah, l’astronaute québécois qui a fait les manchettes les jours précédant l’après-monde. Bien qu’il semble aussi fatigué que ses collègues, il affiche un large sourire. Sur son visage au teint sombre, ses dents ressortent, éclatantes.

— Trois survivants comme nous, réplique Michèle qui ne quitte pas le pilote de la navette des yeux. Voici Olivier...

— Salut, Olivier.

Il me serre la main avec une poigne forte.

— Lui, c’est Nathan... poursuit Michèle.

— Salut, Nathan.

— Et elle, Florence.

— Bonjour, Florence. Je suis content de constater qu’il reste encore de jolies filles sur la Terre.

Ma camarade, qui n’est pourtant pas de nature timide, rougit jusqu’aux oreilles. Elle n’arrive même pas à fixer l’astronaute dans les yeux.

Cependant, ce n’est pas son embarras soudain qui me contrarie. C’est plutôt le coup d’œil qu’elle lance au fameux Mohamed Tabbarah dès qu’il se détourne pour saluer les autres membres du groupe.

— Florence...

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