Les Temps sauvages by Ian Manook

Les Temps sauvages by Ian Manook

Auteur:Ian Manook [Manook, Ian]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Polar, Mongolie, France
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2014-02-10T23:00:00+00:00


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Le noir vous va bien mieux…

* * *

L’homme était courtois. Il avait deviné la colère et la honte dans le regard d’Oyun et s’était excusé d’avoir dû surgir ainsi dans son intimité. Il lui tendit un peignoir aux initiales de l’hôtel, qu’il avait pris dans la salle de bain avant son arrivée.

– Avant de ranger mon arme, et pour que vous ne me forciez pas à en faire usage, permettez-moi de vous dire que je suis un ami, ou disons une connaissance, de votre partenaire Yeruldelgger.

– Je sais qui vous êtes, répondit Oyun en passant le peignoir. Vous êtes un enfoiré de faux diplomate et vous travaillez pour le dix-septième bureau des services secrets chinois. Vous avez essayé de flinguer une de nos enquêtes à Yeruldelgger et à moi. Vous avez essayé de le faire virer de la police, et vous avez foiré l’arrestation d’Erdenbat qu’il vous livrait sur un plateau. Voilà qui vous êtes !

– Bien, reprit-il avec calme mais sans ranger son arme. Puisque vous savez déjà qui je suis, laissez-moi au moins vous dire pourquoi je suis ici, alors.

– Je n’écoute pas les gens qui me braquent avec un flingue, le provoqua Oyun.

– Je ne braque que les individus qui refusent de m’écouter, répondit le Chinois. Mais je vous propose un arrangement. Asseyez-vous en tailleur à l’autre bout du lit. Moi je reste dans ce fauteuil, mais je pose mon arme sur la table basse. Comme ça, elle n’est plus braquée sur vous et vous pouvez m’écouter.

Oyun obéit de mauvaise grâce, cherchant dans sa tête un plan pour lui échapper ou le neutraliser. Elle décida que la meilleure chose à faire était de gagner du temps et d’attendre que Gourian frappe à la porte.

– Très bien, commença le Chinois quand elle fut assise. Nos services suivent avec beaucoup d’intérêt plusieurs de vos enquêtes qui dépassent les limites que vous leur supposez. Votre partenaire a enquêté à Krasnokamensk et il a eu raison. Il se passe là-bas des choses qui influeront sur certaines de vos conclusions. Il en va de même pour la Chine. Mon pays sert d’alibi à des trafics auxquels nous voulons mettre fin. De préférence avec vous, mais sans vous si vous refusez notre aide. Voire contre vous s’il le faut.

Il parlait d’une voix convaincante. Il lui sembla à la fois sincère et déterminé et elle ne prit pas ses derniers mots comme une menace.

– De quel genre de trafic parlez-vous ?

– Contrebande et traite d’êtres humains.

– J’ai du mal à vous croire. Aucune de nos enquêtes actuelles n’ouvre de pistes dans ces directions.

– Parce qu’il vous manque les éléments pour les relier. Vous ne cherchez des réponses qu’en Mongolie alors que les trafics sont à l’échelle mondiale.

– Mondiale ? Qu’est-ce que c’est, votre truc, la parano mégalo des services secrets ? De quoi parlez-vous ?

– Je parle de contrebande par millions d’euros, et de trafic d’êtres humains par centaines d’enfants. Chaque année.

Oyun le regarda fixement pour tenter d’évaluer sa crédibilité. Il paraissait toujours aussi sincère, mais ce n’était qu’un agent secret.



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