Les Sept Lames 03 L'Honneur des voleurs by Chandler David

Auteur:Chandler,David [Chandler,David]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Fantasy
Éditeur: Milady
Publié: 2013-04-21T22:00:00+00:00

Chapitre 64

Malden s’agrippa à un rebord de fenêtre et se hissa dessus. Il posa un pied sur la croisée, puis sauta, les bras en l’air, pour se saisir de l’angle saillant du toit ; il s’y balança avec un grognement et grimpa non sans mal le long des bardeaux. Il pivota autour d’un conduit de cheminée, et courut jusqu’à l’extrémité du faîte avant de bondir dans le vide, se rattrapant tout juste à la tête d’une statue de marbre qui s’élevait sur la place en dessous. Profitant de son élan, il prit appui sur les épaules de la sculpture pour effectuer un saut périlleux qui lui permit d’atterrir sur le balcon à l’étage de la maison d’en face.

À travers la vitre devant laquelle il se trouvait, il découvrit une famille de quatre personnes, attablées devant leur déjeuner. Le père leva les yeux un instant, et croisa le regard de Malden – un voleur, qui escaladait sa demeure.

L’homme le salua joyeusement et se précipita pour aller ouvrir le battant.

— Seigneur Maire ! Seigneur Maire ! s’exclama-t-il.

Mais Malden avait déjà atteint son toit et en dévalait la pente aussi vite que possible.

Il n’avait pas eu le temps de prendre la mesure des bouleversements qu’avait connus sa vie. Pas le temps d’y réfléchir, ni même de penser à ce qu’il allait faire à présent. Il avait été si occupé depuis que la population l’avait porté en triomphe dans les rues avant de lui ceindre la tête d’une couronne de roses séchées. Trop occupé pour y songer ou même considérer le fardeau qui lui pesait désormais sur les épaules. Il ne trouvait plus le calme et la sérénité que sur le toit des autres, à cavaler comme s’il avait la garde à ses trousses.

Sauf qu’il n’y avait plus de garde, et que ceux qui le poursuivaient espéraient simplement pouvoir lui serrer la main et lui exprimer leur gratitude.

Durant la semaine qui avait suivi la mort de Pritchard Hood, les choses avaient changé à Ness. Les citoyens possédaient eux-mêmes leur ville, désormais. Celle-ci avait toujours été une Cité Libre, et ses habitants bénéficiaient d’un certain nombre de libertés. La dispense des taxes royales. L’exonération de la conscription. L’accès à la propriété et l’autorisation de conserver son propre argent. Toutes ces choses avaient été garanties par une charte, un morceau de papier que Juring Tarness avait signé huit siècles plus tôt. Il y avait un dicton à Ness : « L’air de la ville rend libre. » Naturellement, cette liberté avait des limites. En dehors des exceptions spécifiquement stipulées dans ce document, les autres lois étaient les mêmes que dans le reste du royaume.

Dorénavant, il n’y avait plus de roi. Plus de burgrave. Seulement un Seigneur Maire. L’intitulé du nouveau dirigeant de Ness fut sujet à de nombreux débats. Le titre finalement retenu ne correspondait à rien d’existant en Skrae : c’était celui que l’on donnait aux hommes des Royaumes du Nord, élus en tant que chef des cités commerciales. Techniquement, il était parfaitement inapproprié, car

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