Les mécanos de la mort by John Dunning

Les mécanos de la mort by John Dunning

Auteur:John Dunning [Dunning, John]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Gallimard


XII

Ils étaient dans l’Ohio. Ils avaient roulé sans se reposer, depuis le matin. Walker et Diana se relayaient au volant, tandis que Joanne Sayers, assise à l’arrière, les surveillait. Walker ne voyait pas le pistolet mais il était là, tapi sous la couverture qu’elle avait sur les genoux, tel un petit serpent. Joanne Sayers ne paraissait pas fatiguée. Elle parlait rarement, même pas pour indiquer le chemin. Walker et Diana savaient maintenant où ils allaient. Ils avaient une vieille carte routière, que l’un consultait pendant que l’autre conduisait. Mais elle était inutile. La grande autoroute à péage allait tout droit de Philadelphie à Chicago. L’autoroute de Pennsylvanie devenait celle de l’Ohio et ne s’en distinguait que par les têtes changeantes des pirates des péages qui ramassaient leur butin. Trois dollars et quelque pour faire encore trois cents kilomètres. Quelle époque !

Ils étaient d’abord allés à Philadelphie, après avoir passé presque tout le dimanche enfermés dans la penderie de Walker. Joanne Sayers les y avait mis ensemble et avait dormi toute la journée sur le lit de Walker. Puis ils étaient partis. Ils ne s’étaient pas dit grand-chose, pendant les premières heures. Joanne Sayers donnait des ordres et Walker obéissait. De temps en temps, il croisait son regard dans le rétroviseur. Elle était alerte ; elle avait bien dormi. Quand ils approchèrent de Philadelphie, elle lui fit quitter l’autoroute et le dirigea dans une zone commerciale et résidentielle. Ils roulèrent longtemps en contournant la ville, apparemment perdus dans les banlieues tentaculaires. Mais elle savait exactement où elle allait. Ils arrivèrent au sud de Philadelphie et elle fit tourner Walker vers la ville. Ils suivirent une rue animée, entre des magasins, des stations-service, des drugstores. La nuit était tombée. Ils tournèrent encore et s’arrêtèrent dans une ruelle étroite derrière des boutiques, toutes surmontées d’un appartement.

— Descendez, ordonna-t-elle.

Ils la suivirent jusqu’à une porte de service. Il faisait maintenant si noir qu’ils la voyaient à peine. Elle leur fit signe de s’écarter et frappa à la porte. Comme personne ne venait, elle frappa plus fort. Enfin une lumière apparut à la fenêtre, juste au-dessus d’eux.

— Maintenant, dit-elle, vous allez faire exactement ce que je dirai tous les deux. Exactement.

La vieille bâtisse grinça, tandis qu’à l’intérieur quelqu’un s’approchait.

— Vous ne parlerez pas. Vous ne direz pas un mot, ni à moi ni entre vous. Je vais vous présenter comme des amis, et c’est tout ce qu’on a besoin de savoir. Je vous mènerai dans une chambre et vous y resterez jusqu’à ce que j’aie fini ce que j’ai à faire ici. Ça peut durer toute la nuit.

La porte s’ouvrit, révélant un homme assez hirsute, en jean et sweat-shirt. Il portait la barbe et des cheveux longs. Il parut très surpris de voir Joanne Sayers, et plus encore parce qu’elle n’était pas seule. Ils parlèrent peu mais bien. Il était évident qu’elle venait se faire rembourser de vieilles dettes. Tout aussi évident, l’homme avait peur. Il les conduisit dans une arrière-boutique. Joanne Sayers fermait la marche. Ils traversèrent une librairie et montèrent à l’appartement par un escalier en colimaçon.



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