Les lumières du Nord (Nora Roberts) (French Edition) by Nora Roberts

Auteur:Nora Roberts [Roberts, Nora]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782290370025
Éditeur: J'Ai Lu
Publié: 2022-01-11T23:00:00+00:00

Nate ne passa même pas par sa chambre. Trop de questions auxquelles il ne pouvait ni ne voulait répondre l’attendaient au Lodge… Mieux valait les éluder jusqu’à ce qu’il soit en mesure d’adopter une position officielle. De toute façon, il avait besoin d’espace et de ciel peuplé d’étoiles. Il prenait goût à la nuit, au point d’avoir presque oublié ce que c’était de commencer et de terminer une journée de travail avec le soleil.

Ce n’était pas le soleil qu’il voulait. C’était Meg.

Mais il n’avait pas seulement besoin de sa compagnie. Il avait aussi besoin de ses connaissances et de ses souvenirs pour remplir quelques blancs du tableau qu’il avait commencé à esquisser.

Les lumières de la maison étaient allumées, pourtant l’avion n’était pas là. Il reconnut le véhicule garé près de la porte, celui de Jacob. Une pointe d’inquiétude le piqua quand il mit pied à terre.

— Meg ? parvint-il à demander pour couvrir le bruyant accueil des chiens quand Jacob ouvrit la porte.

— Sur un job. Elle doit camper cette nuit avec un groupe de chasseurs qu’elle a emmené dans la brousse. Je suis venu m’occuper des chiens et du chauffage.

— Elle vous a appelé ?

— Par radio. Il y a du bon ragoût, si vous voulez.

— Ce n’est pas de refus.

Jacob laissa Nate refermer les portes et retourna à la cuisine.

— La journée a été longue, commenta-t-il en servant le ragoût.

— Vous êtes déjà au courant ?

— Les mauvaises nouvelles vont vite. C’est un geste égoïste de prendre sa propre vie en laissant sa femme ramasser les morceaux. Allez-y pendant que c’est chaud. Le pain est frais.

— Merci. Max était-il égoïste, à votre avis ?

— Nous le sommes tous plus ou moins. Surtout dans le désespoir.

— Le désespoir est un sentiment personnel, cela ne signifie pas nécessairement qu’on est égoïste. Vous rappelez-vous quand Max est venu ici ouvrir son journal ?

— Il était jeune, enthousiaste. Persévérant, ajouta Jacob en versant du café dans leurs deux bols.

— Il est arrivé seul ?

— Comme beaucoup.

— Mais il s’est fait des amis.

— Certains. Je n’en faisais pas partie, sans que nous ayons pour autant été ennemis. Carrie lui a tout de suite fait la cour. Il n’était ni beau ni riche, ni particulièrement brillant, mais elle avait dû voir en lui quelque chose qu’elle voulait. Les femmes voient souvent ce que les hommes ne voient pas.

— Il paraît qu’il faisait de l’alpinisme. Vous l’avez déjà emmené ?

— Oui, en été. Des ascensions faciles, il n’était pas très bon alpiniste. Je l’ai aussi emmené deux ou trois fois dans la brousse pour des parties de chasse. Il n’était pas chasseur lui-même, mais il prenait des notes ou des photos. Je l’ai conduit avec Carrie à Anchorage pour la naissance de leurs deux enfants. Pourquoi vous me le demandez ?

— Par curiosité, sans plus. Il lui arrivait de faire des ascensions avec Galloway ?

— Je ne les ai jamais emmenés ensemble, en tout cas. Pourquoi ? Cela a de l’importance ?

— Simple curiosité, encore une fois.

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