Les longueurs by Claire Castillon

Les longueurs by Claire Castillon

Auteur:Claire Castillon [Castillon, Claire]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
ISBN: 9782075152891
Éditeur: Gallimard
Publié: 2022-01-14T00:00:00+00:00


La chambre d’Inès et de Paola est au premier étage. Seule Inès, la plus jeune des filles, est descendue. Florence appelle Paola qui ne descend toujours pas alors elle propose à Inès de m’emmener là-haut avec elle pour jouer. « Et demande à ta sœur de venir dire bonjour à Georges ! » Elles ont des lits superposés et de belles couettes à fleurs roses et je les trouve accueillantes toutes les deux. Elles me posent plein de questions, elles sortent des boîtes de jouets, des déguisements. Je choisis celui de Robin des Bois, Inès enfile une belle robe de Pocahontas. En bas, Florence presse des citrons verts et Mondjo lui montre la quantité de rhum à mettre dans le verre quand on prépare un ti-punch. Ils rient en nous voyant déguisés, ils nous proposent de prendre des petits gâteaux apéro et de les monter dans la chambre, alors on se prépare une assiette. Mondjo me tend les olives, il se baisse pour dire à mon oreille « La prochaine fois, mets plutôt une robe, petite princesse… » Le glaçon dans mon tympan revient aussitôt. On remonte quatre à quatre l’escalier avec Inès. En haut, Paola me demande qui je suis par rapport à Mondjo, je lui explique que je suis la fille de sa meilleure amie. « Et il t’emmène en week-end ? » veut-elle savoir. J’explique que papa a dû partir aux États-Unis et que Mondjo a voulu me faire plaisir. La mer, tout ça, le plein d’iode avant la rentrée des classes. « Il est gentil avec toi au moins ? » demande-t-elle. C’est alors que la silhouette de Mondjo apparaît dans l’embrasure. « Eh bien, Paola, tu ne dis plus bonjour au vieux Georges ? » Inès continue à trier des jeux à me proposer, et Paola recule, les yeux froids. Elle ressemble à une fille au visage rouge. Je sens ma gorge se serrer, puis Mondjo fait une blague sur le tapis de leur chambre en forme de plan du métro parisien, avant de redescendre au salon. Peu après, Florence nous monte le dîner, pour qu’on puisse manger sans s’embêter à table avec les grands. Je trouve Paola bizarre, elle me regarde tout le temps, comme si elle voulait savoir quelque chose sans le demander. Elle propose que je reste dormir. Elle me dit que Mondjo peut aller à l’hôtel et que demain on se retrouvera tous à la plage. Inès tape des mains, c’est une excellente idée, alors elle descend l’escalier à toute vitesse pour demander à sa mère de m’inviter. Je me pointe, juste derrière, un grand sourire aux lèvres quand Florence approuve « Mais évidemment, laisse-la-nous, Mondjo, et demain on se retrouve pour un grand petit déj tous ensemble sur la plage ! Comme ça tu es tranquille à ton hôtel et Inès a une petite copine pour la nuit ! » Mais j’entends Mondjo refuser, expliquer qu’il a ma responsabilité et que maman est très « tatillonne » avec ces choses-là. « On peut l’appeler, dis-je, elle sera sûrement d’accord, Mondjo.



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