Les Enfermés 1 - Les enfermés by John Scalzi

Auteur:John Scalzi [Scalzi, John]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fiction, Thrillers, General, SF
ISBN: 9782367934228
Google: G1AcCwAAQBAJ
Éditeur: L'Atalante
Publié: 2016-02-25T23:00:00+00:00

« Quel salopard serait capable d’une atrocité pareille ? » s’exclama Becenti. On pouvait dire sans exagérer qu’il bouillait de colère.

May et Janis Sani avaient quitté la salle de conférence, anéanties. Le capitaine Laughing les avait accompagnées en faisant signe à Redhouse de veiller à ce que la conversation continue en son absence. Le président Becenti n’avait pas besoin d’encouragements.

« Est-ce seulement possible ? me demanda Redhouse.

— De plonger quelqu’un dans l’inconscience avant de le contrôler ? » demandai-je. Redhouse acquiesça. « Je n’en avais jamais entendu parler.

— Cela ne veut pas dire que c’est impossible, intervint Roanhorse, la porte-parole.

— C’est vrai, madame, dis-je, mais il est surprenant que nul ne l’ait jamais tenté auparavant, si c’est de l’ordre du possible. Les réseaux neuronaux sont conçus pour résister au piratage. » Je marquai une pause.

« Quoi ? » fit Redhouse.

Je craignis un instant de trop en dire à ces gens. Mais, zut ! c’étaient les dirigeants de la Nation navajo. Je n’étais pas en train de m’épancher devant n’importe qui. « Le réseau neuronal dans la tête de Johnny Sani est un modèle unique. Il se pourrait qu’on l’ait spécialement adapté à cet effet. Ce serait alors un cas inédit.

— Pourquoi lui ? lança Becenti. Pourquoi avoir infligé cela à Johnny Sani ?

— Tout le monde laisse une trace. Mais Johnny Sani n’a jamais quitté la Nation navajo. Tous ses dossiers médicaux sont ici. Il ne connaît à l’extérieur d’autre identification que son numéro de sécurité sociale, dont il ne s’est jamais servi de toute façon. Il n’a semble-t-il jamais eu de travail qui ne lui ait été payé autrement qu’en liquide, sous la table, celui-ci inclus. Il n’avait pas beaucoup d’amis et sa famille est très réduite.

— En d’autres termes, pour qui cherchait un sujet d’expérience médicale, il était parfait, dit Redhouse.

— Voilà. »

Becenti se laissa encore aller à quelques vitupérations. « Je connaissais Johnny Sani, me confia-t-il enfin.

— Oui, monsieur. C’est ce qu’on m’a dit. »

Ce que j’avais entendu en réalité, de la bouche de Klah Redhouse, c’était que Becenti en avait jadis pincé pour June, la mère de Johnny et de Janis. Elle n’avait jamais répondu à ses avances, autant qu’on sache, mais cette passion n’en était pas moins réelle pour l’actuel président de la Nation navajo. On n’oublie pas un amour de jeunesse.

Becenti pointait du doigt l’écran, où la vidéo en était revenue à sa première image, avec la figure de Johnny Sani en plein cadre. « Retrouvez les responsables, je vous le demande. Ensuite, arrachez-leur la tête.

— Je ferai mon possible, monsieur le président. » J’ignorais si le protocole exigeait que je lui donne du « monsieur le président », mais cela ne pouvait pas faire de mal.

« Si nous pouvons vous aider en quoi que ce soit, n’hésitez pas, continua-t-il.

— L’agent Redhouse nous a déjà été d’une aide précieuse, affirmai-je. Je ne manquerai pas de le contacter en cas de besoin. »

Becenti acquiesça et sortit.

« Quand le rendrez-vous à sa famille ? s’enquit Roanhorse après le départ du président.

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