Les disparus de la malle-poste by Evelyne Brisou-Pellen

Les disparus de la malle-poste by Evelyne Brisou-Pellen

Auteur:Evelyne Brisou-Pellen [Brisou-Pellen, Evelyne]
La langue: fra
Format: epub
Tags: nouveaux
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


16

Une promotion inespérée

Pancrace sursauta. Il venait de voir Hyacinthe s’engager sous le porche, à cheval et venant de la rue, il n’avait pas rêvé !

Il traversa la cuisine et se précipita dans la cour. Les chevaux qui y débouchaient étaient Sarrasin et Fraternité et, sur le dos du postier breton, Hyacinthe en personne.

— D’où est-ce que tu viens, toi ? cria Pancrace, les poings sur les hanches.

Hyacinthe sauta souplement à terre à l’opposé du côté où se trouvait le maître de poste et, à l’abri du cheval, fit des gestes désignant Fraternité et la direction de Châtillon, auxquels Pancrace ne comprit évidemment rien.

Fort heureusement, Yves sortit de l’écurie et s’informa :

— Alors, tu t’en es tiré ?

Hyacinthe eut un petit rire silencieux, qu’il accompagna d’un signe affirmatif.

— Il est allé au secours de Claude, expliqua le palefrenier, pour récupérer Fraternité qui a eu une crise.

— Fraternité ? Il n’était donc pas en attelage ?

Yves eut un geste d’impuissance.

— Notre vaillant marmiton a emmené Égalité pour le remplacer. Conduire deux chevaux en même temps, sacré cavalier, hein !

Hyacinthe rosit de plaisir en lançant un regard en coin à Pancrace. Malheureusement, il ne put guère profiter de son triomphe, à cause du souci que lui donnait cette affaire de Lars. S’il avait su comment dire que l’accident avait eu lieu près du château, ça lui aurait permis de prévenir le maître de poste de ce qui s’y tramait, et du pétrin dans lequel s’était fourré Stan. Car Pancrace aimait trop son neveu pour lui laisser courir le moindre danger. Ce langage par signes, dont avait parlé le mendiant, lui aurait été drôlement utile.

— Ce Claude, grogna Pancrace, j’en ai plus qu’assez ! Si je n’avais pas vraiment besoin d’un postillon...

— Il vaut mieux pas de postillon du tout qu’un postillon qui vous tue vos chevaux, fit remarquer Yves.

Il hésita à dire qu’il soupçonnait Claude d’avoir empoisonné Union pour se venger des remarques de Stan, et se contenta finalement d’ajouter :

— Il est devenu dangereux pour les chevaux.

— Hélas, impossible de fonctionner avec seulement deux postillons !

Hyacinthe, qui s’était éclipsé sans qu’on s’en aperçoive, refit alors son apparition à la porte de la pièce de repos réservée aux postillons de passage, et qui s’ouvrait sous le porche. Il tenait en main un uniforme bleu et rouge, le plus petit de ceux qu’il avait trouvés dans la malle, mais quand même visiblement trop grand.

Pancrace ne put s’empêcher de rire.

— Tu rêves éveillé, dit-il. Tu vois bien qu’aucun habit de postillon ne t’ira ! C’est qu’on n’a pas prévu des postillons de onze ans, bougre d’âne ! Tu es trop jeune, sur quel ton faut-il te le dire ? Tu ne sais pas que c’est un métier d’homme, un métier dangereux, et que beaucoup sont morts au service de la malle-poste9 ?

Yves prit sans brusquerie l’uniforme des mains de Hyacinthe

— Et moi ? dit-il. J’ai dix-sept ans...

— Tu es palefrenier, et on a besoin d’un palefrenier.

— Hyacinthe s’y connaît déjà pas mal. Si je lui apprenais.



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