Les dieux du verdict by Michael Connelly

Auteur:Michael Connelly [Connelly, Michael]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier, Littérature américaine
ISBN: 9782702141571
Éditeur: Calmann-Lévy
Publié: 2015-10-04T22:00:00+00:00

CHAPITRE 25

Sur le chemin du retour, je décidai de laisser le chauffeur du taxi me ramener jusque chez moi. J’en avais assez du boulot, des nouvelles de la journée et de m’être tapé toute la montée dans le sentier de Fryman Canyon. Je me dis que même si quelqu’un surveillait ma maison et ma voiture, il ne pourrait jamais faire plus que se demander où j’étais passé pendant les quatre heures précédentes. Je réglai la course, descendis du taxi et montai les marches conduisant à ma porte.

Arrivé en haut, je m’arrêtai pour regarder partout dans le paysage iridescent. La nuit était si claire que je voyais jusqu’aux tours illuminées de Century City. Cela me rappela que c’était quelque part non loin de là que, plus bas dans la plaine, Sly Fulgoni Junior faisait si pâle figure sur les terres de la loi.

Je me retournai et regardai par-dessus mon autre épaule, au loin, vers le centre-ville. Là-bas, les lumières semblaient moins vives d’avoir à se battre pour percer à travers le smog. Mais je vis quand même des rougeoiements monter de Chavez Ravine… les Dodgers jouaient chez eux après un début de saison absolument calamiteux.

J’ouvris la porte et entrai. Allumer la radio et écouter l’éternellement jeune Vin Scully annoncer le début du match me tenta, mais j’étais trop fatigué. J’allai chercher une bouteille d’eau à la cuisine et m’arrêtai un moment pour regarder la carte postale d’Hawaï sur la porte du frigo. Et filai droit à ma chambre pour m’effondrer de sommeil.

Deux heures plus tard, monté sur un cheval noir, je galopais à travers de sombres étendues que seuls quelques éclairs illuminaient de temps à autre lorsque mon téléphone me réveilla.

J’étais allongé sur mon lit, encore habillé. Je regardai fixement le plafond en essayant de me rappeler mon rêve lorsque le téléphone sonna de nouveau. Je glissai ma main dans ma poche et répondis sans même jeter un coup d’œil à l’écran. Dieu sait pourquoi, je m’attendais si fort à ce que ce soit ma fille que mon « allô » en fut désespéré.

— Haller ?

— Oui, qui est-ce ?

— Sly Fulgoni. Ça va ?

Le timbre plus sombre de cette voix m’indiqua que c’était Sly Senior qui m’appelait encore une fois de Victorville.

— Ça va, oui. Comment avez-vous eu ce numéro ?

— C’est Valenzuela qui me l’a donné. Il ne vous aime pas trop, Haller. Une histoire de promesses non tenues.

Je m’assis au bord du lit et jetai un coup d’œil au réveil. Deux heures dix.

— Ouais, eh bien, qu’il aille se faire foutre. Pourquoi m’appelez-vous, Sly ? Je monte vous voir demain.

— Ouais, mais pas si vite, petit malin. J’aime pas trop que vous me menaciez. Moi ou mon fils, d’ailleurs. Bref, faut qu’on éclaircisse certaines choses avant que vous vous tapiez toute la route pour monter jusqu’ici.

— Ne quittez pas.

Je posai mon portable sur le lit et allumai ma lampe de chevet. Puis j’ouvris la bouteille d’eau que j’avais sortie avant d’aller me coucher et en descendis presque la moitié.

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