Les compagnons de jéhu by Alexandre Dumas

Les compagnons de jéhu by Alexandre Dumas

Auteur:Alexandre Dumas [Dumas, Alexandre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Action & Aventure
Publié: 1857-07-02T23:00:00+00:00


– Si un boulet de canon n'emporte pas cette grosse tête ronde, elle ira loin, je vous le prédis.

Le nom en resta à Cadoudal.

C'était ainsi que, cinq siècles auparavant, les sires de Malestroit, de Penhoët, de Beaumanoir et de Rochefort désignaient le grand connétable dont les femmes de la Bretagne filèrent la rançon.

« Voilà la grosse tête ronde, disaient-ils : nous allons échanger de bons coups d'épée avec les Anglais. »

Par malheur, ce n'était plus Bretons contre Anglais que l'on échangeait les coups d'épée ; à cette heure : c'était Français contre Français.

Georges resta en Vendée jusqu'à la déroute de Savenay.

L'armée vendéenne tout entière demeura sur le champ de bataille, ou s'évanouit comme une fumée.

Georges avait, pendant près de trois ans, fait des prodiges de courage, d'adresse et de force ; il repassa la Loire et rentra dans le Morbihan avec un seul de ceux qui l'avaient suivi.

Celui-là sera à son tour aide de camp, ou plutôt son compagnon de guerre ; il ne le quittera plus, et, en échange de la rude campagne qu'ils ont faite ensemble, il changera son nom de Lemercier contre celui de Tiffauges. Nous l’avons vu, au bal des victimes, chargé d'une mission pour Morgan.

Rentré sur sa terre natale, c'est pour son compte que Cadoudal y fomente dès lors l’insurrection ; les boulets ont respecté la grosse tête ronde, et la grosse tête ronde, justifiant la prophétie de Stofflet, succédant aux La Rochejacquelein, aux d'Elbée, aux Bonchamp, aux Lescure, à Stofflet lui-même, est devenu leur rival en gloire et leur supérieur en puissance ; car il en était arrivé – chose qui donnera la mesure de sa force – à lutter à peu près seul contre le gouvernement de Bonaparte, nommé premier consul depuis trois mois.

Les deux chefs restés fidèles, avec lui, à la dynastie bourbonienne étaient Frotté et Bourmont.

À l’heure où nous sommes arrivés, c'est-à-dire au 26 janvier 1800, Cadoudal commande à trois ou quatre mille hommes avec lesquels il s'apprête à bloquer dans Vannes le général Hatry.

Tout le temps qu'il a attendu la réponse du premier consul à la lettre de Louis XVIII, il a suspendu les hostilités ; mais, depuis deux jours, Tiffauges est arrivé et la lui a remise.

Elle est déjà expédiée pour l'Angleterre, d'où elle passera à Mittau ; et, puisque le premier consul ne veut point la paix aux conditions dictées par Louis XVIII, Cadoudal, général en chef de Louis XVIII, dans l'Ouest, continuera la guerre contre Bonaparte, dût-il la faire seul avec son ami Tiffauges, en ce moment, au reste, à Pouancé, où se tiennent les conférences entre Châtillon, d'Autichamp, l'abbé Bernier et le général Hédouville.

Il réfléchit, à cette heure, ce dernier survivant des grands lutteurs de la guerre civile, et les nouvelles qu'il vient d'apprendre sont, en effet, matière à réflexion.

Le général Brune, le vainqueur d'Alkmaar et de Castricum, le sauveur de la Hollande, vient d'être nommé général en chef des armées républicaines de l'Ouest, et, depuis trois jours, est arrivé à Nantes ; il doit, à tout prix, écraser Cadoudal et ses Chouans.



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