Les chaussures rouges by June Summer

Auteur:June Summer [June Summer]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Erotic
Éditeur: Atramenta
Publié: 2013-06-26T22:00:00+00:00

CHAPITRE 15

Tout vient point à qui sait attendre.

Clément Marot

Ce jeudi 14 mars fut pour Sébastien une parenthèse plutôt morne, après la brillance du jour précédent. Il avait dormi d’un sommeil lourd, entrecoupé de rêves érotiques perturbants, entremêlés de désirs frustrants. Il était étonné de leurs récurrences, comme s’ils étaient issus d’un réservoir sans fin de fantasmes inassouvis suscités par une belle en chaussures rouges… Il était arrivé tardivement au service administratif de Palexpo vers 9h30, l’esprit embrumé par les excès de la veille, le manque de sommeil, l’excitation de ses hormones, et le souci de retrouver sa belle au plus vite. N’ayant aucun moyen de la contacter, il s’était résolu à travailler d’arrache-pied pour avancer dans son travail de vérification des comptes, afin de se ménager du temps en fin d’après-midi pour la dénicher dans les halles d’exposition.

Frédéric vint le chercher pour aller dîner ; le jeune homme n’avait pas levé le nez de ses dossiers, et commençait à avoir mal à la tête. Ils partirent manger au petit restaurant qu’il avait fréquenté à son arrivée, trouvant une table sur la terrasse surplombant la halle. Sébastien regardait de tous côtés tandis qu’ils attendaient leur commande, sans apercevoir Janice. De nombreuses jeunes femmes en chaussures rouges passaient ici ou là, mais ce n’était pas elle. « Décidément, elle semble avoir disparu, où est-elle, bon sang ? Il faudrait que j’en aborde une, et lui demande son numéro de téléphone, mais acceptera-t-elle ? Ou bien je cuisine Frédéric, il connaît tout le monde, mais je n’ai pas envie de lui parler de Janice… » Il ne tenait pas en place, agitant son pied sous la table en impatience. Son ami s’étonna :

— Tu as l’air soucieux, tout va bien ? Des problèmes dans tes comptes ?

— Non, tout va bien. Et toi, ton boulot, t’es content ? éluda Sébastien.

La conversation dévia sur d’autres sujets pendant le repas apporté par une jeune serveuse ; ils terminèrent par un café en admirant depuis leur perchoir un show de la marque Audi, très élaboré en effets spéciaux son et lumière mettant en valeurs les voitures. Puis ils retournèrent au service administratif en rencontrant le flot des nombreux visiteurs qui affluaient en ce début d’après-midi. Sébastien retrouva sa table de travail et se remit à sa tâche. La pile de dossiers à vérifier diminuait sensiblement ; il espérait avoir terminé le lendemain, sinon il devrait revenir samedi matin, ce qui ne l’enchantait guère. Il se concentrait à grand-peine, échafaudant toutes sortes de plans pour rencontrer Janice, mélangés à des craintes diffuses qu’elle n’ait disparu de Palexpo et qu’il ne la retrouve jamais. Il soupirait, les poumons oppressés, puis retournait à son ouvrage. Vers 17h, s’afficha sur son écran la notice d’un mail de monsieur Pittet, son chef de service à la Caisse d’Epargne de Genève :

« Bonjour Monsieur Kissling,

J’espère que tout se passe à votre entière satisfaction auprès de nos amis de Palexpo.

Je vous envoie ci-joint une invitation pour la réception VIP du stand Mercedes. Notre

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