Les Brutes en blanc by Winckler Martin

Les Brutes en blanc by Winckler Martin

Auteur:Winckler, Martin [Winckler, Martin]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Essai
Éditeur: Flammarion
Publié: 2016-10-03T22:00:00+00:00


Certes, l’OMS se focalise sur les pays en développement et ceux où les populations ne disposent pas des mêmes droits et libertés que dans les pays dits développés ; mais la description de ces mauvais traitements concerne aussi ce qui se passe dans certaines maternités françaises. Car la violence obstétricale s’observe couramment dans le pays des droits de l’homme.

Sur son blog « Marie accouche là6 », la juriste féministe Marie-Hélène Lahaye définit ainsi la violence obstétricale :

« Tout comportement, acte, omission ou abstention commis par le personnel de santé qui n’est pas justifié médicalement et/ou qui est effectué sans le consentement libre et éclairé de la femme enceinte ou de la parturiente. »

Cette définition contient quatre éléments constitutifs :

1. “Tout comportement, acte, omission ou abstention” : Cette énumération couvre l’ensemble des événements qui peuvent se produire dans une maternité ou lors d’une consultation. Il ne s’agit pas uniquement d’actes posés, mais aussi de l’attitude du personnel soignant, les mots déplacés qu’il utilise, le manque de respect, l’infantilisation de la femme, la violence psychologique en général. S’ajoutent l’omission et l’abstention qui visent l’absence de réaction ou d’acte face à une demande de la parturiente, la négation de son ressenti, la non-prise en compte de sa douleur ou de ses besoins ou souhaits particuliers.

2. “Commis par le personnel de santé” : Ces termes visent l’ensemble du personnel, donc pas seulement les obstétriciens, mais également les sages-femmes, médecins, infirmiers, pédiatres, anesthésistes, aides- soignants, etc.

3. “Pas justifié médicalement” : il s’agit d’une référence à l’Evidence-based medicine (EBM), la médecine basée sur des preuves scientifiques, c’est-à-dire l’utilisation consciencieuse et judicieuse des meilleures données (preuves) actuelles de la recherche clinique dans la prise en charge personnalisée de chaque patient. Cette référence à l’EBM permet donc de considérer que tout acte justifié non pas par des données scientifiques, mais par des propos de type “c’est ce qu’on m’a appris pendant mes études”, “c’est le protocole”, “c’est pour faciliter l’organisation du service”, “ça permet au gynécologue d’être plus confortablement installé, mieux voir ou mieux contrôler la situation”, “ici, on ne prend aucun risque” tombe dans la définition de la violence obstétricale.

4. “Le consentement libre et éclairé de la parturiente” : ces mots renvoient à la Loi Kouchner. Toute atteinte au corps sans le consentement de la personne est une violence. Quand cette atteinte est faite au sexe, il s’agit même d’une agression sexuelle, voire d’un viol. […]

Plus concrètement, pour déterminer si une situation relève de la violence obstétricale, je propose un “truc” très simple : transposer un acte qui a lieu dans une salle d’accouchement en dehors du contexte hospitalier. Si, dans la vie quotidienne, cet acte présente une forme de violence, il s’agit de violence obstétricale lorsqu’il est posé au moment d’un accouchement. En voici quelques exemples.

Vous marchez dans la rue, quelqu’un s’approche de vous, vous fait une piqûre et vous injecte un produit. Il s’agit clairement de violence. Le fait que cette personne se fonde en justifications sur le mode “Je suis médecin, je vois que



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