Les ailes d'émeraude by Lys Alexiane de

Les ailes d'émeraude by Lys Alexiane de

Auteur:Lys Alexiane de [Lys Alexiane de]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9791024500843
Éditeur: Nouvelles Plumes
Publié: 2014-07-14T22:00:00+00:00


Chapitre 51

Tout le long du trajet je sens mon cœur cogner contre ma poitrine et je n’arrive pas à maîtriser le tremblement de mes mains.

Je n’ai jamais fréquenté de garçons, encore moins d’hommes. Je ne sais même pas comment on embrasse. Enfin, ça n’a pas l’air d’être un gros problème, vu la façon dont mon corps se met à fonctionner tout seul. Et surtout vu comment Gabriel Paricio prend les choses en main. Il a l’air d’avoir de l’expérience, le saligaud. Rien que cette pensée me fait frémir de jalousie.

Quel nom sexy ! Ça fait drôlement exotique. Mon esprit extatique de jeune fille enamourée ne peut s’empêcher d’additionner 2+2. Cassiopée Paricio. Hum, oui ça sonne plutôt bien.

Crétine.

Pour une fois je suis franchement d’accord. Parfois j’ai envie de me claquer.

Mais, est-ce qu’un baiser c’est officiellement de l’amour ? Et surtout, est-ce qu’il ne compte pas juste s’amuser avec moi ? Si c’est le cas, et que je l’apprends, il n’aura plus jamais l’occasion de s’amuser du tout.

L’aube commence à s’installer. Les étoiles s’éteignent une à une, laissant la place à la lumière rose du matin. De la buée sort de ma bouche quand j’expire et je suis gelée. J’étais tellement pressée de le ramener ce foutu manteau, que j’en aie oublié de prendre le mien. Les volets des maisons s’ouvrent au fur et à mesure que j’avance, je vois les lumières à l’intérieur, et leurs habitants. C’est gênant d’entrer dans l’intimité des gens sans pouvoir faire autrement, alors je marche en regardant mes pieds.

En levant un peu la tête j’aperçois la ruelle où je dois tourner pour rentrer. Je m’y engage et inspire profondément avant de pousser la porte du troisième chalet sur ma droite.

Comme je m’y attendais, Camille et Marlène sont levés. Max dort toujours. Camille est en débardeur et jogging. C’est drôle, comme Gabriel. Sauf que lui il a dormi comme ça. Normal, il n’allait pas s’installer dans mon lit en caleçon.

Il me regarde, un peu suspicieux, alors que sa mère m’intime l’ordre de venir m’asseoir.

Je sens que ça va être ma fête. Je pose mes fesses sur une chaise et explore obstinément du regard une petite fissure dans le bois de la table.

Du coin de l’œil, je vois Marlène poser les poings sur la table, en face de moi.

— Écoute-moi Cassiopée. Je ne suis pas ta mère, d’accord, je ne suis pas de ta famille, d’accord. Mais je me suis engagée à te loger, à veiller et à m’occuper de toi. Et je me suis beaucoup attachée à toi. Alors quand je me lève, que je vois mon fils sortir de ta chambre en me disant que tu n’es plus là, je manque de faire une syncope. Je ne veux plus que tu t’en ailles sans prévenir, aux aurores ou à toute heure de la journée. Non, écoute-moi jusqu’à la fin. Je ne t’empêche absolument pas d’aller et venir, non. Mais je veux savoir à peu près où tu es. C’est la règle de cette maison, est-ce que je me suis bien fait comprendre ?

J’acquiesce, rouge comme une écrevisse.



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