Léonard de Vinci & le mystère Chambord by Dominique Labarrière

Léonard de Vinci & le mystère Chambord by Dominique Labarrière

Auteur:Dominique Labarrière [Labarrière, Dominique]
La langue: fra
Format: epub
Tags: det_, histoire, Mystère, Biographie, château
ISBN: 9782813220486
Éditeur: Guy Trédaniel
Publié: 2019-03-11T23:00:00+00:00


LA VIERGE, SAINTE ANNE ET L’ENFANT JÉSUS

Nous savons en revanche que, pour lui, le sexe masculin, hors coït devrait-on préciser, n’est pas entaché de la « hideur » évoquée plus haut. Voici ce que, dans la section « Anatomie » de ses carnets, il écrit de la verge : « Celle-ci a des rapports avec l’intelligence humaine et parfois elle a une intelligence en propre ; en dépit de la volonté qui désire la stimuler, elle s’obstine et agit à sa guise, se mouvant parfois sans l’autorisation de l’homme ou même à son insu ; soit qu’il dorme, soit à l’état de veille, elle ne suit que son impulsion ; souvent l’homme dort et elle veille ; et il arrive que l’homme soit éveillé et elle dort ; maintes fois l’homme veut se servir d’elle qui s’y refuse ; maintes fois elle voudrait et l’homme le lui interdit. Il semble donc que cet être a souvent une vie et une intelligence distinctes de celles de l’homme, et que ce dernier a tort d’avoir honte de lui donner un nom ou de l’exhiber, en cherchant constamment à couvrir et à dissimuler ce qu’il devrait orner et exposer avec pompe, comme un officiant. »

Étonnante évocation que, si l’on osait, on qualifierait de quasi schizophrénique. Appréhendée comme autonome, voire rétive, en tout cas hors de contrôle, la verge selon Vinci n’est pas loin d’être pour l’homme une espèce de double incommode et tyrannique. Bien entendu, ce que Léonard a pu vouloir glisser de distanciation humoristique dans cet aimable texte nous restera à jamais méconnu.

Des relations de Léonard avec la gent féminine, au fond nous ne savons pas grand-chose, si ce n’est que son enfance ne fut pas dépourvue de tendresse féminine. Sa mère, Caterina, la mère de celle-ci, mais aussi Donna Albiera, la jeune épouse officielle de son père, ser Piero, lui manifestèrent de l’attention, voire de l’affection.

À la suite d’auteurs que Freud, d’ailleurs, mentionne, il est tentant de considérer que l’artiste, d’une manière plus ou moins consciente, a cherché à traduire ce lien singulier dans un tableau qu’il peindra vraisemblablement lors de son second séjour à Milan, donc à un âge assez avancé, Sainte Anne, la Vierge et l’Enfant. Sainte Anne, mère de la Vierge, et donc grand-mère de l’enfant, n’y est guère plus âgée que sa fille, elle-même rayonnante de jeunesse. Ce serait donc un enfant à deux mères, comme Léonard l’a été lui-même dans ses premières années, qui serait ici représenté. Deux mères, l’une et l’autre également nimbées des grâces de la juvénilité.

Se peut-il que, dans l’imaginaire de l’artiste, la notion même de femme se soit cristallisée une fois pour toutes dans ces deux visages aimants et aimés de l’enfance avec assez de force émotionnelle ou passionnelle pour qu’aucun autre ne puisse par la suite s’y substituer ?

Quoi qu’il en soit, ce tableau devait avoir une importance particulière pour Léonard, puisqu’il est l’un des trois seuls qu’il prit la peine d’emporter avec lui dans le périple qui devait le conduire d’Italie auprès du roi de France, à Amboise.



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