L'Egypte ancienne by Florence Maruéjol

Auteur:Florence Maruéjol
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Tallandier
Publié: 2014-01-28T05:00:00+00:00

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Comment fabriquait-on le parfum ?

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DÈS LA PLUS HAUTE ANTIQUITÉ, les Égyptiens, comme les Mésopotamiens, utilisent onguents, pommades, huiles et graisses parfumées pour rendre un culte aux dieux et aux morts. Les vivants raffolent aussi des parfums dont ils s’enduisent, notamment lors des banquets. Ils sont à base de gommes-résines comme l’oliban, le mastic, la myrrhe, l’aloès et le styrax. Pour se procurer la myrrhe et l’oliban, les pharaons envoient des expéditions maritimes au lointain pays de Pount, situé entre le Soudan et l’Érythrée. Les résines de conifères – pin importé du Liban, cade et cyprès – de même que les racines et les rhizomes provenant du souchet, du jonc odorants et du nard, entrent également dans la composition des parfums. Les fleurs sont représentées par les nymphéas blancs et bleus, les lys et le henné.

Pour obtenir les extraits aromatiques, les Égyptiens ne procèdent pas, comme aujourd’hui, par distillation en faisant évaporer les substances aromatiques dans un alambic et en recueillant les vapeurs chargées d’essence. Ils recourent à la macération, le plus souvent avec de l’huile de moringa (un arbre), excipient fixant l’arôme, remplacé aujourd’hui par l’alcool. Avant d’incorporer la substance odorante à traiter, les parfumeurs ajoutent à l’huile d’autres fixateurs, aromates et gommes-résines. Pour les fleurs, les procédés retenus sont l’enfleurage à chaud qui consiste à faire chauffer les pétales dans de l’huile au bain-marie et l’enfleurage à froid avec macération des pétales dans de l’huile. Les deux techniques sont suivies du filtrage du parfum par pressage en tordant le linge contenant la préparation.

Le laboratoire du temple d’Horus à Edfou conserve des recettes de parfums réservés au culte de dieu, dont celle du kyphi, destiné à être brûlé dans un encensoir. Elle fait intervenir onze substances, dont le roseau, le jonc et le souchet, qui sont réduites en poudre. Ces ingrédients sont mis à macérer dans du vin, puis additionnés d’une gomme-résine préalablement fondue avec du miel. Après cuisson, les artisans ajoutent de la myrrhe en poudre à la préparation.

D’après les contes et les poèmes, les parfums font partie des armes de la séduction. Ici, c’est un roi qui tombe amoureux d’une femme inconnue, enivrée par le parfum d’une mèche de cheveux trouvée par hasard. Là, c’est une jeune fille qui s’imagine se baignant devant l’objet de son désir, revêtue d’une robe de lin fin imprégné de parfum. En marge de la littérature, le papyrus « Hearst » propose des recettes pour combattre les odeurs aussi peu attrayantes que celle du « corps de l’homme pendant l’été ». Pour la chasser, rien de tel qu’un parfum à base de résine de térébinthe et d’oliban…

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