Le secret des sorciers by Heather Fawcett

Le secret des sorciers by Heather Fawcett

Auteur:Heather Fawcett [Heather Fawcett]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: PKJ
Publié: 2024-10-17T00:00:00+00:00


13

OÙ AUTOMNE SE RETROUVE

ENCHEVÊTRÉE

APRÈS CELA, tout devint flou. Automne revoyait Cai penché sur elle, psalmodiant, quand soudain son tournis s’envola. Les deux jeunes gens marchèrent — titubèrent, plutôt — quelque temps à flanc de montagne, les larmes aux yeux à cause du vent nocturne.

Automne s’éveillait tout doucement, sous des couvertures, toute confuse. Elle avait encore l’estomac retourné, et le corps perclus de douleurs. Avait-elle été malade ?

Une voix familière dit :

— Automne ?

— Quelle heure est-il, Hiver ? murmura-t-elle. Hiver ne répondit pas.

Alors la jeune fille ouvrit les yeux et découvrit qu’elle était dans une tour de Bonâtre.

Le choc acheva de la tirer du sommeil, et les souvenirs de la nuit affluèrent. Elle avait su d’emblée qu’elle était à Bonâtre, et pas dans sa chambre douillette du grenier. Le soleil se déversait dans la pièce par une colonne circulaire de fenêtres dominant le col du Mythroure ainsi que la pénombre verte du Bois-Plaisant. La chambre avait aussi l’odeur de Bonâtre — celle des feux bien couverts, du vieux calcaire humide, des brins de menthe et de lavande que les gouvernantes frottaient contre les tapisseries pour les rafraîchir.

Automne s’assit. Elle était dans un beau lit à baldaquin en chêne, aux tentures de veloutine bleu ciel. Un lit assez grand pour accueillir trois filles, et qui ressemblait plus à un gâteau qu’à autre chose, avec ses couches de soie crémeuse et de fourrure douce. L’adolescente inspecta la chambre du regard et vit Cai, qui se reposait en lisant dans un lit tout aussi magnifique.

— Tu es réveillée.

L’expression du garçon avait quelque chose d’étrange. Aurait-elle parlé dans son sommeil ? Elle n’en gardait aucun souvenir.

— Comment te sens-tu ?

Automne battit des cils.

— Que fais-je ici ?

— Je ne voyais pas où aller ailleurs, révéla Cai. Te ramener chez toi toute crasseuse et couverte d’éraflures ne me semblait pas être une bonne idée. D’autant que ta grand-mère ignorait que tu étais sortie. J’ai pu nous faire entrer discrètement au château par un de mes raccourcis.

Automne leva les mains. Ses paumes étaient bandées. Elle se rappelait vaguement avoir dévalé une pente raide et terminé sa course dans un buisson d’ajoncs piquants.

— J’ai fait parvenir un message à ta grand-mère, ajouta Cai, l’air coupable. Disant que tu m’aidais pour un autre devoir. Elle croit que tu es partie avant l’aube.

— Bien vu.

Automne se tâta le crâne et y découvrit une bosse de la taille d’un gland.

— Quelle heure est-il ? s’enquit-elle. N’allez-vous pas être en retard à vos cours ?

— J’ai encore quelques minutes, affirma Cai.

Le peu d’inquiétude qu’il manifestait laissa Automne perplexe.

— As-tu faim ? J’ai demandé aux domestiques de nous monter le petit déjeuner. Je ne les ai pas fait entrer, pour éviter qu’elles te voient.

D’un geste, il désigna la table près du lit d’Automne, où attendait un plateau de toasts, de marmelade, d’œufs à la coque ainsi qu’une théière. Un couvre-théière en flanelle épaisse permettait de garder le breuvage chaud. Automne avait faim. Pourtant, elle ne put que picorer. A côté de sa tasse était disposé un rayon de miel — extravagance qui dépassait son imagination.



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