Le secret de Rose – Le chemin de l'ombre by Dan Kavano

Auteur:Dan Kavano [Dan Kavano]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Editions Baudelaire
Publié: 2022-06-28T00:00:00+00:00

Jeudi 14 novembre 1996, Belgrade capitale de Serbie.

Quartier de Skadarlija. Vingt heures trente, restaurant Tri Sesira24. Un homme classe avec une fière allure dînait avec une femme brune, allure un peu réservée style vieille fille.

« Ce repas est délicieux Jovana, vous avez bien choisi le restaurant. Cela va bien avec votre élégance.

— Oh monsieur Djorkev, que de gentils compliments. »

L’homme lui prit doucement la main sur la table et la caressa.

« Vous pouvez m’appeler Alex. »

Tout émue, la dame rougit. Et Alexander continua sa conversation.

« Donc ma belle Jovana, si vous m’expliquiez un peu plus en détail votre super travail au Parlement ?

— Oh monsieur Alex, c’est tellement banal que j’ai peur de vous ennuyer.

— Écouter des banalités avec vous c’est d’un charme que vous n’imaginez pas. »

La dame, devant le sourire et les compliments d’Alexander, commença à lui raconter son travail d’assistante d’un député ultraconservateur proche du président Slobodan Milosevic. Aidée d’un très bon vin et des nombreuses marques d’affection de ce lointain compatriote, elle lui dépeignit les relations entre son employeur de député et des militaires russes se trouvant actuellement dans la capitale. Plus tard, en raccompagnant la pauvre qui s’excusait d’être fatiguée et de lui avoir vomi sur les chaussures, il lui posa un discret baiser dans le cou en prenant tout aussi discrètement dans son sac le passe du Parlement.

Minuit trente, bar de l’hôtel Métropol Palace. Alexander avait changé de chaussures. Il savourait une vodktini. Un homme barbu, trapu, dans les quarante-cinq ans, s’assit sur le tabouret voisin et commanda la même boisson.

Alexander le fixa dans les yeux et sourit.

« Que fait donc la CIA ici, Mike ?

— Je pourrais te poser la même question Alex.

— Je suis en vacances. J’avais envie de revoir la Yougoslavie de mon enfance.

— Peut-être. Ou alors tu es venu traquer ton vieil ennemi Oleg Prokov.

— Pertinent comme réponse. Rassure-moi, ton pays n’a pas décidé de changer le cours des élections municipales en Serbie ?

— Non, ça ne nous intéresse pas trop. Mais comme je pense savoir ce que tu prépares, on peut s’aider mutuellement. »

Alexander commanda un second verre pour lui et l’Américain.

« Vas-y camarade, donne-moi ton marché !

— On t’aide à entrer chez le député Karov, tu prends la liste des criminels de guerres qui vont passer chez les Russes, ainsi que ceux qui sont recrutés par les pays alliés pour devenir mercenaires et protéger les despotes des anciennes colonies. Et nous, on te donne un coup de main pour liquider l’équipe de Prokov.

— Vous feriez presque dans l’humanitaire si je ne vous connaissais pas. Mais ça marche. »

Le bâtiment de l’Assemblée nationale à Belgrade était un édifice monumental de style académique. De nombreux éléments architecturaux, de type Renaissance italienne, le composaient. Toute la partie centrale de l’Assemblée était mise en valeur grâce à un escalier gigantesque, des portiques avec un tympan triangulaire étaient posés sur quatre colonnes corinthiennes. Le toit était recouvert de quatre petits dômes entre lesquels se haussait un grand dôme central.

L’intérieur était parsemé de sculptures d’artistes de l’entre-deux-guerres.

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