Le Ruban rouge by Susan Degeninville

Auteur:Susan Degeninville [Degeninville, Susan]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Serial Killer, Policier, Littérature française
Éditeur: Librinova
Publié: 2019-06-10T22:00:00+00:00

8- Agitation, Rue du faubourg Saint-Denis

Cela fait deux jours que Marine n’a pas bougé de l’atelier de Quentin. Elle a mangé les paquets de pâtes avec de la sauce tomate, les boîtes de thon et de sardines, il ne reste plus rien dans le placard à provisions ; Elle doit sortir pour faire des courses. Quentin lui a laissé de l’argent pour cela. Elle va y aller, c’est juste en bas, elle ne craint rien. Elle passe le coupe-vent des garçons et elle descend avec un sac. L’épicerie est à deux pas, elle y entre, achète des pâtes, de la purée, du riz, des compotes, des yaourts nature, du beurre, des œufs, du jambon, un peu de viande puis elle se rend aux halles et choisit des oranges, deux pamplemousses, des pommes, une salade, un gros chou vert qu’elle mettra trois jours à manger. Elle ajoute des aubergines, ce n’est pas tout à fait la saison mais cuites au micro-ondes, c’est super bon avec les pâtes. Cette fois, elle a de quoi tenir plusieurs jours. Elle remonte chez elle, elle a pensé chez moi, et elle en sourit. Elle s’y sent si bien qu’elle aimerait en faire son chez-soi, mais ce genre d’espace n’est pas dans ses moyens d’infirmière. Un jour, peut-être ? Le rêve n’a jamais tué personne. Si, Marc, Marc a rêvé de l’épouser et il en est mort. Tout en se disant cela, elle s’en étonne elle-même. Serait-ce vrai ? Est-il mort d'avoir voulu se marier avec elle ? Si c’est le cas, qui avait intérêt à ce que ce mariage ne se fasse pas, et plutôt, à ce que le divorce ne se fasse pas ? Véronique Blanchet-Landon était sa femme depuis longtemps, mais il avait une maîtresse attitrée dont il disait à Marine qu’il l’avait quittée. Pourtant elle revenait sans cesse à la charge pour le revoir. Il voulait refaire sa vie avec Marine, il voulait des enfants avec elle ; Les larmes inondent son visage et elle se prend à murmurer son nom : Marc, Marc, mon amour, pourquoi es-tu parti de ma vie ? Qui t’a assassiné ? Dis-le-moi pour qu’au moins, je te venge.

Si je n’avais pas si peur, je parlerais au commissaire Vétoldi mais j’ai trop peur. Si l’homme que j’ai vu cette nuit-là à l’hôpital est son assassin, il cherchera à me supprimer. Il a été capable de me faire hospitaliser de force, il a tous les pouvoirs sur moi, le pouvoir de la vie et de la mort.

Marine se lève et commence à ranger ses courses, elle met de l’eau à chauffer. Allons, elle ne doit pas ne pas se laisser aller, il faut qu'elle mange pour garder des forces et gagner la partie. Elle suspend le coupe-vent dans l’entrée, il y a quelque chose dans la poche. Ah oui, c’est le papier que Quentin lui a donné avant de la quitter quand il l’a amenée ici et elle se remémore ses mots : C’est le numéro de portable du commissaire Vétoldi.

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