Le nombre de Dieu by Corral José Luis

Le nombre de Dieu by Corral José Luis

Auteur:Corral, José Luis [Corral, José Luis]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman, Historique
ISBN: 9782357202078
Éditeur: Hervé Chopin (Éditions)
Publié: 2015-01-31T23:00:00+00:00


*

Le roi Ferdinand continuait à accumuler les victoires. Année après année, une ville, une forteresse ou un territoire musulman tombait aux mains des Castillans. Et, année après année, l’espoir de reconquérir tout le Sud occupé par les infidèles grandissait.

Malheureusement, à l’automne, un terrible événement vint assombrir le bonheur de la famille royale de Castille et León. Au début du mois de novembre, la reine Béatrice de Souabe mourut. La belle épouse du roi Ferdinand avait trente-trois ans, mais elle avait vécu dix accouchements. Elle décéda dans la ville léonaise de Toro, apparemment sans avoir été affligée d’aucune maladie. Le souverain de Castille se chargea personnellement de veiller la dépouille de sa défunte épouse et de la ramener à Burgos, afin de l’enterrer au monastère de Las Huelgas, qui s’était alors transformé en panthéon royal.

Pendant son séjour à la cour castillo-léonaise, la reine Béatrice, dont la beauté était admirée de tous, n’avait rien fait d’autre que de prendre soin de ses enfants et de son époux. Elle ne s’était jamais immiscée dans les affaires d’État, gérées uniquement par don Ferdinand et sa mère, doña Bérengère.

Tous les hauts fonctionnaires de la cour assistèrent aux funérailles : le sous-lieutenant de l’armée, le majordome de la maison royale, le maréchal des logis, le grand écuyer, le chambellan, le grand échanson, le fourrier, le pâtissier de la cour, le trésorier… Tous étaient vêtus de robes noires et ne portaient ni bijou, ni insigne ou médaillon indiquant leur fonction. Rassemblés en procession, ils remontèrent la Voie royale, de la porte Saint-Étienne à l’église Saint-Nicolas, précédés d’une cinquantaine de pleureuses qui, en habit noir, le visage et les cheveux couverts de cendres, versaient d’abondantes larmes et s’arrachaient les cheveux en proclamant la mort de la reine. Au cours des funérailles, le roi Ferdinand se montra très affecté. Après l’enterrement de son épouse, il passa plusieurs jours à Burgos. On le voyait marcher autour du château, l’air taciturne et accablé, le regard absent et perdu quelque part dans le vague.

Peu après, l’évêque de Burgos, qui avait célébré les obsèques, s’enhardit à lui rendre visite afin de solliciter davantage de ressources pour la construction de la cathédrale.

Don Ferdinand se contenta de le regarder du coin de l’œil et de lui demander combien il lui fallait pour achever le temple. Don Mauricio lui résuma les requêtes qu’il avait préparées et il les accorda toutes d’un geste presque imperceptible adressé à son notaire.

Le chantier de la cathédrale de Burgos commençait à retrouver le rythme qu’il avait soutenu au cours des dix premières années. Le maître Henri avait lancé tous les ateliers sur l’achèvement des travaux planifiés par son oncle Louis de Rouen. Les deux portes du transept, celle du Sarmental au sud et celle du Couronnement au nord, arrivaient à leur forme définitive, même s’il restait de nombreuses statues à sculpter. Henri était préoccupé par la structure des voûtes de la croisée du transept. La ligne centrale ne formait pas une droite continue. Au contraire, chacun des trois axes des trois travées déviait légèrement par rapport à celui qui le précédait.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.