Le grimoire au rubis - Cycle III- 03 Le relais des ombres by Bottet Béatrice

Le grimoire au rubis - Cycle III- 03 Le relais des ombres by Bottet Béatrice

Auteur:Bottet,Béatrice [Bottet,Béatrice]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Fantasy
Éditeur: Casterman
Publié: 2013-07-09T22:00:00+00:00


15

Hortense dormait toujours quand Perceval regagna le dernier étage de l’immeuble rue Montorgueil.

— Va-t-elle mieux ?

— Elle est toujours brûlante et elle dort, répondit Albéric.

— Et toi ? Vas-tu mieux ?

Albéric frotta son visage de ses mains. Fourragea dans ses cheveux.

— Oh, moi, il vaut mieux ne pas en parler. Je survivrai, ne t’inquiète pas.

— Mais ce ne sera pas comme pour Solange, ou Delphine…

— Ou les autres. Non, ce sera très différent. Je n’arrête pas d’imaginer ma pauvre Clarisse avec une guimpe de bonne sœur et une robe de laine bise, un chapelet à la main. Ça lui ira si mal… Je sais bien qu’elle compte prier pour moi, mais…

— « Pauvre Clarisse » a choisi, elle n’est pas à plaindre. Tu l’es bien davantage. Tu l’as dit à Hortense ?

— Non. Elle n’a quasiment pas cessé de dormir. De temps en temps, elle gémit et parle du rubis, c’est tout.

— J’ai du nouveau, à propos du rubis. Il faut que je vous en parle, à tous les deux. Tu crois que je peux la réveiller ?

— Essayons toujours…

Perceval approcha son visage de l’oreille d’Hortense et lui parla doucement. Au bout d’un temps assez long, elle ouvrit un œil vague.

— Peux-tu m’écouter un instant ou es-tu trop malade ?

— C’est bon, dit-elle d’une voix faible. Aide-moi à m’asseoir, je vais t’écouter. Reste-t-il de l’infusion ?

— Elle est froide, maintenant. Je vais t’en préparer une autre, dit Albéric.

Pendant ce temps, Perceval la souleva avec délicatesse et l’appuya contre l’oreiller à la tête de lit. La fièvre la rendait écarlate et frissonnante, mais elle sourit, elle était heureuse. Bien entourée, bien veillée, bien protégée.

— J’ai froid, dit-elle. Serre-moi fort.

Perceval drapa l’édredon rouge sur ses épaules et l’entoura de ses bras. Albéric lui porta une tasse de tisane à cet instant.

— Ce serait comme une sorte de paradis… fit-elle. Si seulement mon père ne m’avait pas pris le rubis !

— C’est de cela que je voulais vous parler, dit Perceval. Écoutez, je suis allé à Montfaucon et j’ai exploré de fond en comble la cabane et les vêtements de Rufus. Le rubis n’y était pas.

— Il l’avait peut-être sur lui ? suggéra Albéric.

— Non, j’ai fouillé sur lui aussi.

— Tu veux dire qu’il était là ?!

— Mais oui. Il ronflait comme un sonneur, même. J’ai essayé de l’effrayer et de le faire parler, mais il ne s’est même pas réveillé. Il était soûl comme cochon. Pour lui faire dire où est le rubis, il faudra attendre qu’il sorte de sa biture, et pour ça j’ai évalué qu’il faudrait une quinzaine d’heures.

— Quand tu parles de « lui faire dire », tu penses à le torturer ? réagit Albéric, scandalisé.

— Le lui faire avouer, c’est tout. Je ne suis pas un bourreau, mais je peux être très persuasif, crois-moi. Qu’est-ce qui est le plus important ? Cette brute – excuse-moi, Hortense – ou de retrouver d’urgence le rubis ? de reconstituer le grimoire ?

— Oh, fit Hortense, tu peux bien lui faire ce que tu veux, ça m’est complètement égal.



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