Le faiseur de rêves by Taylor Laini

Le faiseur de rêves by Taylor Laini

Auteur:Taylor, Laini [Taylor, Laini]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique, Jeunesse
Éditeur: Commercial
Publié: 2018-01-02T01:00:00+00:00


Dans son jardin, Mésange gardait les yeux baissés. Tant qu’elle fixait feuilles et fleurs, tiges et graines, elle pouvait faire comme si la journée était normale, comme si aucun fantôme ne montait la garde sous les arches de la galerie.

Elle préparait un cadeau d’anniversaire pour Rubis, qui aurait seize ans dans quelques mois… s’ils étaient encore en vie.

En prenant en compte l’armée de Minya, ils avaient de bonnes chances de survie, mais Mésange ne voulait pas la prendre en compte. Avec ces fantômes, elle se sentait à la fois en sécurité et malheureuse, par conséquent elle gardait les yeux baissés et fredonnait en essayant d’oublier leur présence.

Un nouvel anniversaire sans gâteau. Le choix de cadeaux était réduit, lui aussi. Le plus souvent, les filles décousaient une robe hideuse de leur garde-robe pour la transformer en autre chose. Pourquoi pas en une écharpe. Une année, Mésange avait fabriqué une poupée avec de vrais rubis à la place des yeux. Occupant l’ancienne chambre de Korako, elle disposait ainsi de tous ses vêtements et bijoux, tandis que Rubis avait les atours de Léthé. Les déesses n’étaient pas leurs mères, comme Isagol était celle de Sarai. Toutes deux étaient les filles d’Ikirok, dieu de la fête et bourreau à ses heures perdues. Elles étaient donc demi-sœurs, et les seules parmi les cinq survivants à être liées par le sang. Fauve, lui, était le fils de Vanth, dieu des tempêtes – dont il avait plus ou moins hérité du don –, et Minya, la fille de Skathis. Sarai était la seule dont le sang Mésarthim provenait du côté maternel. D’après Grande Ellen, rares étaient les déesses à avoir donné naissance. Une femme ne pouvait bien sûr engendrer qu’un enfant à la fois, parfois deux. Mais un homme n’était limité que par le nombre de femmes à féconder.

Ainsi la grande majorité des nourrissons du dortoir étaient-ils les enfants des femmes humaines, engendrés par l’un des trois dieux.

Mésange avait donc une mère, quelque part dans Désolation.

Quand elle était petite, elle avait mis du temps à comprendre ou à croire que sa mère ne voulait pas d’elle.

— Je pourrais l’assister au jardin, avait-elle insisté auprès de Grande Ellen. Je pourrais être d’une aide précieuse, je le sais.

— Je le sais aussi, ma chérie, avait répondu Grande Ellen. Mais nous avons besoin de toi ici, mon cœur. Comment pourrions-nous vivre sans toi ?

La femme fantôme avait essayé de se montrer douce, mais Minya n’avait pas eu autant de scrupules.

— S’ils te trouvaient dans leur jardin, ils te défonceraient la tête à coups de pelle et te jetteraient aux ordures. Tu es l’un des rejetons des dieux, Mésange. Jamais ils ne voudront de toi.

— Mais je suis aussi humaine, avait-elle insisté. L’ont-ils oublié ? Que nous sommes aussi leurs enfants ?

— Tu ne comprends pas ? Ils nous haïssent d’autant plus que nous sommes aussi des leurs.

Non, Mésange ne comprenait pas, du moins pas à cette époque-là, mais elle avait fini par apprendre – après une déclaration abrupte et incroyable



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