Le dernier des Moriarty by Brittany Cavallaro

Le dernier des Moriarty by Brittany Cavallaro

Auteur:Brittany Cavallaro [CAVALLARO, Brittany]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller
Publié: 2017-09-06T22:00:00+00:00


— Tu sais, je crois que c’est le meilleur rendez-vous non amoureux que j’aie jamais eu, m’avoua Marie-Hélène en poussant la porte de l’atelier de son amie Naomi.

Ce n’était pas un cambriolage pour de vrai, bien sûr. Il n’y avait même pas de serrure à crocheter. Les jeunes artistes rangeaient leur matériel sous leur table dans des malles métalliques fermées par des cadenas, mais sinon tout était ouvert.

— Naomi a bossé sur Joan Miró. Elle n’est pas la seule, d’ailleurs. M. Ziegler en a fait une blague… (Je tenais enfin le patronyme de Nathaniel.) Il a créé un prix pour les meilleures copies et les a exposées sur un stand qui vend des souvenirs pour touristes devant le Centre Pompidou. Il paraît que ça rapporte pas mal.

Dans l’atelier voisin, Rolf avait peaufiné ses copies de Léonard de Vinci. Dans l’atelier suivant, c’était Cy Twombly tout en griffonnages et tracés d’étoiles filantes, puis un collage de Max Ernst, sauf que la jeune fille portait un iPhone à son oreille (« Nathaniel l’a détesté », me souffla Marie-Hélène). Suivirent le célèbre couple à la fourche d’American Gothic et une copie exécrable de La Nuit étoilée de Vincent Van Gogh (peut-être que Simon, finalement, avait des chances d’être accepté à Sieben). Je surpris Marie-Hélène en train de consulter l’heure avant de me guider vers l’atelier d’Hanna, la fille au sac à dos éclaboussé de peinture, celle qui m’avait mis en garde contre leur mécène et ses comparses.

— Elle est de Munich, m’expliqua-t-elle. Elle est super branchée sur la peinture allemande du XXe siècle. Elle est la seule vraiment accro à l’histoire de l’art. Elle bosse comme une folle. C’est une grande artiste, et elle est futée.

Langenberg. Je restai impassible.

— Aussi futée que toi ?

— C’est à toi d’en juger, répondit Marie-Hélène avec un haussement d’épaules.

Elle sortit une à une les toiles pour me les montrer.

Des paysages surréalistes, aux coloris plus criards les uns que les autres. Horribles ! Où étaient les figures subtiles dans des pièces obscures à l’atmosphère feutrée ? Il n’y avait même pas de personnage. Ce n’était pas des Langenberg. J’eus la désagréable impression de me trouver dans une impasse.

— Je crois que j’ai un peu trop bu hier soir, dis-je, pressé de m’en aller, en ôtant mon chapeau pour me masser les tempes. Je vais rentrer faire une petite sieste. Désolé d’être aussi nul.

— Pas nul, dit-elle en me prenant mon chapeau pour le poser sur sa tête avec un large sourire. Je me suis bien amusée.

Moi aussi, dans un sens. Comme au temps où je traînais avec des amis en bavardant de choses et d’autres sans avoir besoin d’avoir une encyclopédie ou un dictionnaire sous la main, ni de marquer des points.

Je repris mon chapeau et embrassai Marie-Hélène sur la joue. Elle m’attrapa par la ceinture.

— On pourra se revoir à mon retour, finalement. Ça me dirait bien.

— Je serai à Londres, mais si jamais tu passes par là…

Ne m’appelle pas, parce que tu es ravissante et tu mérites mieux qu’un salaud doublé d’un fieffé menteur.



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