Le contrat racial by Unknown

Le contrat racial by Unknown

Auteur:Unknown
La langue: eng
Format: epub
Éditeur: Mémoire d'encrier
Publié: 2023-01-14T00:00:00+00:00


Le contrat racial doit être imposé par la violence et le conditionnement idéologique.

Le contrat social est, par définition, classiquement volontariste, façonnant le système politique à partir du consentement individuel de chacun. Ce qui justifie l’autorité de l’État sur nous, c’est le fait que « Nous, le peuple » avons convenu de lui céder cette autorité. (Par contraste, dans le modèle « féodal » patriarcal plus ancien — le modèle de sir Robert Filmer, la cible du Second traité de Locke — on représentait les gens comme étant nés dans la subordination180.) La légitimité de l’État provient du consentement, librement accordé par les signataires, de lui transférer ou déléguer leurs droits, et son rôle dans la version dominante moralisée/constitutionnaliste du contrat (lockéen/kantien) est, en contrepartie, de protéger ces droits et de garantir le bien-être de ses citoyens. L’État libéral démocratique est donc un État éthique, que ce soit dans sa version minimaliste, veilleur de nuit à la Locke, dictant la non-ingérence sur le plan des droits des citoyens, ou dans sa version redistributive plus large, qui promeut activement le bien-être de ceux-ci. Dans les deux cas, l’État libéral est neutre dans le sens où aucun citoyen n’est privilégié par rapport aux autres. Par conséquent, les lois adoptées ont pour logique cette régulation juridique du système politique à des fins morales généralement acceptables.

Bien sûr, divers courants politiques ont remis ce modèle idéalisé de l’État libéral démocratique en question depuis le 19e siècle ou à peu près : la critique morale hégélienne et sa perspective d’un idéal concurrent et prétendument supérieur, un État communautaire visant activement à promouvoir une conception commune du bien ; la critique de la version dégradée de ce modèle dans l’État fasciste corporatiste ; la contestation anarchiste de tous les États comme étant des entités usurpatrices de la violence légitime ; et ce qui a été la critique radicale la plus influente jusqu’à récemment, l’analyse marxiste de l’État en tant qu’instrument du pouvoir de classe, de sorte que l’État libéral démocratique est soi-disant démasqué en tant qu’État bourgeois, l’État de la classe dirigeante.

Ma thèse est que le modèle du contrat racial nous démontre que nous avons besoin d’une autre option, d’une autre façon de théoriser et de critiquer l’État : l’État racial, ou suprémaciste blanc, dont la fonction est entre autres de sauvegarder le système politique en tant que système politique blanc ou dominé par les Blancs, en faisant respecter les modalités du contrat racial par les moyens appropriés et, si nécessaire, faciliter sa réécriture d’une forme vers une autre.

L’État libéral démocratique du contractualisme classique se conforme aux modalités du contrat social en usant de la force uniquement pour protéger ses citoyens, qui lui ont délégué cette force moralisée afin qu’il puisse leur garantir la sécurité qui ne se trouve pas dans l’état de nature. (C’était, après tout, l’une des raisons de vouloir quitter l’état de nature en premier lieu.) Par contraste, l’État établi par le contrat racial n’est pas neutre par définition, puisque son objectif est d’amener la



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.