L'avenir de l'humanité by Kaku Michio

Auteur:Kaku Michio [Kaku, Michio]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: De Boeck Supérieur
Publié: 2019-07-15T00:00:00+00:00

Les résultats fournis par le télescope spatial Kepler

L’année 2009, avec le lancement du télescope spatial Kepler, fut celle d’une grande avancée en astronomie50. Celui-ci avait été expressément conçu pour détecter des planètes extrasolaires en utilisant la méthode des transits. Cette mission fut couronnée de succès, dépassant les rêves les plus fous de la communauté astronomique. À côté du télescope spatial Hubble, l’engin spatial Kepler est probablement le satellite spatial le plus productif de tous les temps. Avec son poids de 1 050 kilogrammes et son miroir massif de 1,4 mètre hérissé de capteurs dernier cri, c’est une pure merveille d’ingénierie. Et, étant donné qu’il doit pouvoir fixer un même point du ciel pendant longtemps afin d’obtenir les meilleures données, il ne gravite pas autour de la Terre, mais bien autour du Soleil. À l’endroit de l’espace profond où il se trouve, qui peut être à 160 millions de kilomètres de la Terre, ce télescope fait intervenir toute une série de gyroscopes pour se focaliser sur un quatre-centième du ciel, c’est-à-dire vers une petite parcelle en direction de la constellation du Cygne. C’est dans ce minuscule champ d’observation que le télescope Kepler a pu analyser environ deux cent mille étoiles, ce qui lui a permis de détecter des milliers de planètes extrasolaires. Cela a obligé les scientifiques à reconsidérer notre position terrestre dans l’Univers.

Cependant, plutôt que de localiser d’autres systèmes solaires ressemblant au nôtre, les astronomes découvrirent quelque chose de totalement inattendu : des planètes de toutes les tailles qui gravitent autour de leurs étoiles à des distances diverses. « Il y a là-bas des planètes qui n’ont pas d’équivalent dans notre système solaire51, certaines présentant une taille comprise entre celles de la Terre et de Neptune, voire beaucoup plus petite que Mercure, » poursuivit la professeure Seager. « Mais à l’heure actuelle, nous n’avons toujours pas repéré de copie de notre système solaire. » En fait, tant de résultats étranges ont été publiés que les astronomes ne disposent pas d’assez de théories pour les concilier. « Plus on trouve des planètes, moins on comprend, » avoua-t-elle. « Tout cela est un fouillis ! »

Nous sommes bien incapables d’expliquer la présence, ne serait-ce que de la plus classique de ces exoplanètes. Bon nombre de planètes dont le gabarit rappelle Jupiter, et qu’il a été si facile de repérer, ne se déplacent pas selon des trajectoires quasi circulaires comme on pourrait s’y attendre, mais en décrivant des orbites nettement elliptiques.

Certaines de ces planètes joviennes se trouvent dans des orbites circulaires, mais elles sont tellement proches de leur étoile mère que si elles devaient appartenir à notre système solaire, elles se situeraient à l’intérieur de l’orbite de Mercure. Ces géantes gazeuses sont appelées des « Jupiter chaudes », dont l’atmosphère serait constamment emportée vers l’espace lointain par les vents solaires. Quoi qu’il en soit, les astronomes estimaient autrefois que ces planètes joviennes provenaient de l’espace profond, à des milliards de kilomètres de leur future étoile mère. Si tel était bien le cas, comment

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