L'Armure de Mépris by Dan Abnett

L'Armure de Mépris by Dan Abnett

Auteur:Dan Abnett
La langue: eng
Format: mobi, epub
Éditeur: Black Library
Publié: 2012-04-15T00:00:00+00:00


CHASSEURS

I

— Comment s’appelle celle-là ? demanda Zweil.

— Syerte, lui dit Eszrah. Le vieil ayatani renifla, hocha la tête et reporta le mot sur sa bande de parchemin.

— Et celle-là ? Celle qui est là ?

Eszrah pencha la tête et regarda fixement. Puis il fit la moue et haussa les épaules.

— Est-ce que c’est un « non » ou un « pas sûr » ? demanda Zweil.

Eszrah haussa une nouvelle fois les épaules.

— Bien, loin de moi l’envie de condamner toute une espèce végétale à la damnation éternelle, dit Zweil. Pour le moment, nous allons jouer la sécurité et l’inscrire dans la catégorie « autres ».

Aucune de ces deux possibilités ne sembla troubler particulièrement Eszrah. Zweil consigna une brève description de la plante en question, terne et insignifiante, avant de continuer à avancer le long du fossé envahi d’herbes.

Tona les rejoignit en remontant à petites foulées la courbure du champ desséché. Cantible, perchée sur la colline voisine, exhalait toujours sa fumée dans le ciel vitreux. Un murmure général d’activité leur parvenait de la ville : un grondement distant de blindés, le bourdonnement des moteurs de Valkyries. Très occasionnellement, le bruit d’un tir.

Noa Vadim, le Fantôme chargé de surveiller l’ayatani abandonné à ses occupations, salua en la voyant approcher. Criid baissa les yeux vers le prêtre descendu dans l’enchevêtrement du fossé. Le Nihtgane se tenait au-dessus en bordure du champ et gardait consciencieusement les yeux sur lui.

— Qu’est-ce qu’il fait ? se renseigna-t-elle.

— C’est pas à moi qu’il faut demander, répondit Vadim. Il bâilla à s’en décrocher la mâchoire.

— Fatigué ? demanda Criid. Il haussa les épaules. Tu aurais dû te reposer tant que tu pouvais, dit-elle. Certaines portions du régiment s’étaient vues accorder quelques heures de sommeil la nuit précédente.

— J’ai dormi comme il fallait, répondit Vadim. Même si j’étais pas très chaud pour me coucher dans un endroit comme ça… Il lança un regard mauvais en direction de Cantible. Mais si, j’ai dormi comme il fallait. C’est à cause des rêves.

Criid hocha la tête.

— Tu vas rêver comme ça à chaque fois, ici. Dis bien tes prières. Et donc, il fait quoi, exactement ?

— Je suis pas bien sûr. Quand j’ai demandé, il a dit un truc à propos d’une « bénédiction systématique » et il a pas expliqué plus que ça.

— Je suis venue chercher Eszrah.

Vadim haussa à nouveau les épaules.

— Il va pas être d’accord, dit-il.

Criid se laissa glisser au bas du talus aride jusque dans le fossé étranglé par les herbes. Celui-ci faisait partie de l’ancien système d’irrigation, mais la négligence et les abus imposés à la terre par les derniers maîtres de Géréon avaient permis à la végétation de pousser hors de tout contrôle avant de se flétrir. En levant les pieds, Criid se fraya un passage jusqu’à l’endroit où le prêtre était penché.

— Celle-là ? appela Zweil.

— Syerte, répondit Eszrah depuis le haut de la pente.

— Ah, oui. Nous l’avons déjà croisée, il me semble. Et là, celle qui est là ? Cette petite horreur ?

— Unkynde, dit le Somnambule.



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