L'épée de l'archange by Alain Yaouanc & Lieutenant Kijé

L'épée de l'archange by Alain Yaouanc & Lieutenant Kijé

Auteur:Alain Yaouanc & Lieutenant Kijé [Yaouanc, Alain & Lieutenant Kijé]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science-Fiction, Littérature française
Éditeur: Hachette
Publié: 2013-10-25T04:00:00+00:00


XII

FENRIS passa plusieurs heures en une conversation fort tendre avec Noëlla. Loin de l’en blâmer, son étrange patron l’en félicita. Le soir venu, celui-ci le pria de lui accorder un entretien.

Venait maintenant, dit-il, le moment où il se sentait le plus à l’aise, le temps où il prenait les meilleurs décisions et où son travail le réjouissait le plus.

Fenris le suivit, appréciant, semblait-il, la mesure et la sagesse de ces paroles.

Le bureau où il pénétra, était vaste et obscur. Une petite lampe électrique, cadeau d’un ami récent, dit le docteur, « il vient de me faire bénéficier de cet appréciable progrès », était camouflée d’un voile rouge. Sa lueur sanglante luttait avec l’ombre accentuant les traits de l’homme de science.

Dans un tableau, un nu, Fenris devina Noëlla. Il sourit et attendit.

« Mon cher, dit le docteur, vous êtes engagé. Dès demain, vous toucherez votre première année de traitement. Laissez-moi vous dire que j’ai plaisir à cet engagement et que je veillerai sur vous avec soin. Je vous considère non comme un serviteur, mais comme un de mes enfants. En réalité, j’ai une grande famille et j’ai toujours eu la sensation que vous en faisiez partie, mais jamais encore comme aujourd’hui.

— Merci, docteur. Je suis heureux du fait et de l’obligeance dont vous m’accablez.

— Ne me remerciez pas, ce sont des sentiments trop naturels. Mon désir le plus cher est de faire votre bonheur. Au fond, c’est un peu mon travail. »

Fenris se gratta la gorge. Devant lui, comme une buée, flottait le corps abandonné de Noëlla. Un corps charmant. De la pointe des seins aux jarrets, la jeune femme se donnait en spectacle. Le peintre l’avait dessinée comme seul un amant l’aurait pu. Il écarta des idées si peu sages et regarda le docteur. Celui-ci sourit, montrant ses dents très blanches. Fenris n’avait encore jamais vu un homme aussi sûr de lui, qui se laissât moins surprendre et qui parût en même temps avoir médité ses propos avec autant de force. On ne faisait dire à cet homme de science que ce qu’il avait résolu de dire. La chose, à la réflexion, était assez intimidante. Les scientifiques, d’ordinaire, sont des plus bavards. Le silence du praticien avait quelque chose d’inquiétant. Fenris s’agita dans son fauteuil.

« Et quant à mon travail, docteur ? demanda-t-il. Je veux dire : pour quel travail avez-vous résolu de me payer ? Car enfin, j’imagine que…

— Je suis sûr, mon cher, que vous êtes apte à choisir entre plusieurs cordes. L’expérience saura nous révéler laquelle.

— Mais encore, docteur ? »

Le docteur eut un sourire plus large.

« Quel vice que cette curiosité ! s’exclama-t-il. Tu viens, Fenris, de trouver successivement, un patron, dont je ne peux rien dire, et la plus agréable des maîtresses. Tu me permettras de qualifier ainsi Noëlla. Vos tendres soupirs ont percé les cloisons. Ne bouge pas ! Reste assis ! Feu du ciel, quelle nervosité ! Je considère Noëlla comme une enfant. Une simple et douce enfant. C’est à ce titre que je me suis soucié de son établissement.



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