L'ange de la Muerte: Renegades - Special Halloween (French Edition) by Victoria Lace

Auteur:Victoria Lace [Lace, Victoria]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2019-10-07T22:00:00+00:00

CHAPITRE 5

Il y a un violent éclair qui m’aveugle une fraction de seconde. Je suis dans ma voiture, bien vivant, le pied au plancher. Duarte est juste à côté de moi. Soit j’enclenche mon booster maintenant, soit je perds la course.

J’ai un moment de flottement. Je ne comprends pas trop ce qui se passe. J’ai déjà vécu ce moment. Il y a un nouvel éclair et le virage arrive. J’ai la main sur mon iPad pour enclencher mon booster quand je me rappelle un drôle de rêve que j’ai fait… Non, c’était une vision. Une hallucination. L’ange de la Muerte…

Je ralentis, avant d’écraser la pédale de frein. Je pars en tête à queue, parce que la route est déjà mouillée, mais la voiture s’arrête avant la rambarde en béton. Je ne la touche même pas. Duarte a enclenché son booster. Je le vois déraper et partir en tonneaux. Il finit contre la rambarde, la voiture sur le toit. Les voitures autour de nous contournent pour certaines, d’autres s’arrêtent et filment. La voiture de Tony vient se garer tout contre la mienne, créant un espace de protection. Je descends en titubant. Cela aurait pu être moi. Cela aurait dû être moi.

Je me rappelle l’ange de la Muerte.

Que regrettes-tu le plus ?

Joaquin !

Des gens sont en train de porter secours à Duarte. Ils n’arrivent pas à ouvrir les portières. J’entends des cris, des gens qui disent qu’il ne faut pas le bouger. Une femme dit qu’elle est infirmière, et arrive en courant.

— Gabe !

Je me retourne. L’ange de la Muerte est là, le visage anxieux.

— Je suis vivant, murmuré-je.

— Tu as bien failli mourir, petit con ! s’exclame la Muerte.

Non, ce n’est pas elle. C’est vraiment Joaquin, dans son costume d’Halloween, parce que la Muerte ne me roulerait pas une pelle comme ça. Au loin, comme dans un rêve, j’entends l’hymne national. J’ai dû me cogner la tête sans m’en rendre compte.

Je me cramponne à Joaquin. On entend les sirènes d’une ambulance.

— Les flics arrivent ! s’exclame Tony. Dégagez, tous les deux ! Vite !

Duarte est toujours dans la voiture. L’infirmière est agenouillée près de lui. Je la vois qui lui parle. J’entends la rumeur qui enfle. Duarte a dérapé dans une grosse flaque d’huile rendue glissante par la pluie. Il n’avait aucune chance de passer. Si j’avais enclenché le booster, j’y allais tout droit, en plein milieu, et je serais mort.

— Et Duarte ? demandé-je.

— Je m’en occupe, fait Tony. Barre-toi.

Je tends les clés à Joaquin, parce que je tremble trop pour conduire. Il se glisse derrière le volant de ma Porsche, et s’engage dans la circulation qui a repris au ralenti. Les accidents ne sont pas rares et personne ne s’en émeut plus de quelques minutes. Les gens sont en train de repartir, après avoir filmé la voiture, Duarte et l’infirmière. Je vois les gyrophares de l’ambulance qui grossissent dans le rétroviseur.

Joaquin conduit lentement, tandis que les essuie-glaces chassent la pluie battante qui s’est abattue sur Brooklyn.

— Tu crois à l’ange de la Muerte ? demandé-je brusquement.

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