La Ville Sous Globe by Edmond Hamilton

Auteur:Edmond Hamilton [Hamilton, Edmond]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2012-06-25T11:48:34+00:00

XII

CRISE

Les trois hommes dévisagèrent le grand Capellan et, pendant un long, très long moment, personne ne parla. Gorr Holl fixait le verre qu’il tenait dans ses mains. Magro regardait les Terriens de ses yeux brillants. Et dans la belle lumière blanche qui les environnait, tous étaient pareils à des statues de marbre.

Bertram Garris fut le premier à reprendre ses esprits. Mais ce ne fut que pour répéter les paroles de Gorr Holl, que Kenniston lui avait traduites. Il les répéta, mais ne sembla pas les comprendre :

— Evacuation ? dit-il. Evacuation ?

— Sur une autre planète, dit lentement Kenniston. (Sa bouche se crispa et, se penchant vers Gorr Holl, il hurla :) De quoi croient-ils que nous sommes faits ?

Gorr Holl les regarda à tour de rôle et murmura d’un air gêné :

— J’aurais dû me taire.

Mais sa gêne n’était pas plus convaincante que sa surprise.

Le maire s’était mis à trembler. La fureur montait en lui. Il jeta sur Gorr Holl et Magro un regard fulgurant :

— Ils l’ont toujours su, gronda-t-il. Ils sont venus ici, sous prétexte de nous aider, et pendant tout ce temps, derrière notre dos… (Il se tut. La colère et la peur l’étouffaient, d’autant plus intolérables que, quelques instants auparavant, il avait éprouvé une joie profonde. Sa voix monta d’un ton :) Dites-leur, Kenniston, dites-leur de ma part… que s’ils s’imaginent que nous allons quitter la Terre pour aller… pour aller… (Les mots s’étranglaient dans sa gorge.) Dans un endroit perdu on ne sait où… eh bien, ils sont fous !

Hubble se tourna vers Kenniston :

— Demandez-leur s’ils ont l’habitude, ces… gouverneurs, de faire émigrer toute une population d’une planète à l’autre.

Gorr Holl, interrogé, inclina la tête :

— Mais oui. Lorsqu’il devient pratiquement impossible de vivre sur une planète, les gouverneurs en évacuent la population vers un monde habitable. Il existe quantité de planètes chaudes et fertiles qui sont désertes ou presque. Certaines gens de Capella, ont dû émigrer sur Aldebaran.

— Et sur la planète dont je viens, ajouta Magro. Il y a longtemps de cela… Les habitants ont répondu ce que votre maire a dû dire, à en juger par l’expression de son visage. Mais ils ont dû céder.

Kenniston s’écria d’une voix exaspérée :

— Et ils ne se sont pas révoltés ? Tout le monde a obéi sans résistance ?

— Les êtres humains ont derrière eux des millions d’années de civilisation. Ils sont habitués à un gouvernement pacifique, à l’obéissance, et ils ont erré de monde en monde depuis qu’ils ont quitté la Terre. Une planète ou une autre… ça leur est égal. Mais les humanoïdes primitifs, de civilisation récente, comme Magro et moi, ne sont pas aussi raisonnables. Ils en veulent aux gouverneurs d’avoir eu à émigrer. En fait, cette question d’évacuation les bouleverse autant que vous.

— Eh ! coupa Hubble. Où allez-vous ?

Il s’adressait au maire qui se dirigeait silencieusement vers la porte. Le retenant par le bras, il le ramena vers les autres. Garris, le visage sombre, tentait de se dégager.

—

Télécharger

Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.